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Ce laser français permet d’évaluer l’état de santé des bâtiments
information fournie par Le Figaro 12/06/2023 à 06:00

Une start-up tricolore a développé une technologie permettant notamment de détecter l'humidité, les fissures ou les mouvements des bâtiments.

C'est une technologie prometteuse dont on entend de plus en plus parler. Le Lidar (pour Light detection and ranging) est un balayage de faisceau laser permettant notamment de mesurer des distances, des formes et des volumes. Il ouvre de nombreuses perspectives, en particulier dans le domaine du guidage des voitures autonomes. C'est d'ailleurs sur ce créneau que s'était positionnée la start-up française Outsight avant de choisir de se concentrer sur la partie logicielle dont les Lidars ont besoin. Et les éléments purement matériels ont été repris par une société dérivée (spin-off) elle aussi française, dénommée Iridesense.

«Outre le fait qu'il soit fabriqué en France, ce qui rend ce Lidar 3D unique, c'est qu'il est capable d'afficher des données multispectrales» , explique Nadine Buard, DG et cofondatrice d'Iridesense. Pour le commun des mortels, cela se traduit par la possibilité de produire des images en couleurs avec des différences de nuance pouvant renseigner sur la nature des matériaux ou encore leur degré d'hydratation ou d'humidité. Et pour ne rien gâter, l'engin dispose d'une longue portée puisqu'il peut analyser son environnement jusqu'à 300 mètres de distance avec une très haute résolution. Des avantages qui s'ajoutent à une qualité propre à tous les Lidars: ils garantissent la même qualité d'image et d'analyse, de jour comme de nuit, quelle que soit la qualité de la lumière et même sous une pluie battante.

Quelques dizaines de milliers d'euros

En marge du salon Vivatech (du 14 au 17 juin à Paris), Iridesense organisera des démonstrations pour présenter son produit. La toute jeune société créée en mars et qui compte 10 personnes actuellement compte sortir ses premiers engins dans quelques mois. À quel tarif? «Quelques dizaines de milliers d'euros» , se contente de préciser Nadine Buard, sachant que le passage du prototype à une petite série est difficile à chiffrer. Et même du côté des applications et du marché pour un tel produit, les réponses ne sont pas évidentes.

Toujours est-il que l'immobilier pourrait y avoir une belle place. «Nous imaginons assez bien des véhicules de type Google car embarquant notre matériel et scannant les rues d'une ville », explique Nadine Buard. Les images permettraient notamment de repérer les fissures d'immeubles et leur profondeur. Et surtout, si l'on évalue le même secteur à intervalle régulier, il sera possible de déterminer si un bâtiment devient de plus en plus humide, si une fissure s'élargit ou si une construction commence à pencher, à dévier de sa position d'origine. Un service qui pourrait intéresser des collectivités locales, des gestionnaires privés d'importants parcs immobiliers sans oublier les compagnies d'assurances.

Prévenir les effondrements

Pour l'instant Iridesense a déjà établi un partenariat avec ADP. Les aéroports de Paris utilisent déjà des Lidars «simples» sur les pistes pour s'assurer que la voie est libre mais s'intéressent à la technologie d'Iridesense qui permettrait par exemple de repérer aisément des taches de carburants sur ces mêmes pistes où d'autres éléments perturbateurs. Des marques d'intérêt existent aussi dans l'industrie minière (pour caractériser les différents minéraux visibles) mais aussi dans l'agriculture de précision ou la gestion des forêts (grâce aux mesures d'humidité). Et pourquoi pas la gestion de grands parcs immobiliers? La catastrophe des effondrements de Marseille rappelle qu'il y a encore beaucoup à faire sur la prévention et ce genre de technologie pourrait apporter une approche beaucoup plus systématique.

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