Dans le contexte de taux bas l'assurance vie devient plus patrimoniale ( Crédits 123 RF)
Taux négatifs, crise sanitaire … l'assurance vie subit un contexte qui lui est défavorable et perd progressivement ses atouts d'épargne « populaire » pour évoluer vers une épargne plus « patrimoniale ».
Depuis le début de l'année, les épargnants préfèrent les livrets à l'assurance vie
En septembre 2020, la collecte nette de l'assurance vie est restée négative et s'est établie à - 0,8 milliard d'euros, confirmant la tendance initiée avec la crise sanitaire. Ce phénomène s'explique par une collecte en baisse de 27 milliards d'euros depuis le début de l'année par rapport à la même période en 2019. Dans le même temps, les prestations sont restées stables (89,5milliards d'euros contre 88,8 milliards d'euros sur la même période en 2019).
En parallèle, depuis janvier 2020, le Livret A et le LDDS enregistrent une collecte nette de plus 32 milliards d'euros, un record. Sur les neuf premiers mois de l'année, la collecte nette du Livret A atteint 25 milliards d'euros.
Pourtant, traditionnellement, les mois de juillet et août (avec les vacances) et le mois de septembre (avec la rentrée et les d'impôts) s'accompagnent d'un pic de consommation et de dépenses et donc d'un recours plus important à l'épargne liquide.
Il semblerait donc que cette année, les Français ont fait le choix d'orienter leur épargne vers les solutions d'épargne les plus liquides possibles, mobilisables très rapidement en cas de problème. Dans la période d'incertitude forte que nous connaissons depuis quelque mois, cette épargne de précaution répond au besoin des Français de pouvoir faire face à une dégradation à court terme de leur situation (baisse de revenus, perte d'emploi …).
L'assurance vie reste le produit d'épargne préféré des français
Si l'assurance vie souffre de ce contexte particulier, elle n'en reste pas moins le produit d'épargne préféré des Français. À fin septembre 2020, l'encours de l'assurance-vie s'élève à 1.760 milliards d'euros. Les livrets quant à eux représentent un encours de 443 milliards d'euros (en hausse de 8% sur un an).
Les assurés qui souscrivent à de nouveaux contrats d'assurance-vie ou qui abondent leurs contrats existants continuent à investir sur des supports unités de compte. Le taux d'unités de compte sur la collecte se maintient à 33%. Ce résultat est en partie imputable à la politique menée par les assureurs depuis quelques années qui vise à orienter l'épargne vers les unités de compte au détriment du fonds en euros.
Le marché de l'assurance vie est en pleine mutation
Ces dernières années, l'assurance vie subit un contexte qui lui est défavorable. Les taux négatifs tirent les performances des fonds en euros vers le bas et poussent les assureurs à durcir les conditions d'accès au fonds en euros, voire de remettre en question la liquidité et la garantie du capital. Les assureurs mettent en place des mesures pour inciter les épargnants à verser sur les unités de compte, supports pour lesquels le capital n'est pas garanti et qui s'adressent à une clientèle plus patrimoniale.
La crise sanitaire et le besoin d'épargne de précaution qui l'accompagne, ainsi qu'un écart de rendement entre fonds en euros et livret A qui s'amenuise (le fonds en euros a rapporté en moyenne 1,4% en 2019, avant impôt, contre 0,5% pour le livret A), jouent en faveur du livret A. Une partie de la collecte autrefois orientée sur le fonds en euros se reporte vers le livret A.
Dans ce contexte, l'assurance vie perd peu à peu ses atouts d'épargne « populaire » pour évoluer vers une épargne plus patrimoniale.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer