« Pourquoi ? Puex-tu détailler Stp ? »
Alors on va essayer d'analyser une situation comparée avec un produit semblable qu'est l'assurance-vie classique (contrat mono-support ou multi-support)
« C'est de la folie furieuse de mettre de l'argent sur un PERP à 30 ans.
Cet argent sera bloqué jusqu'à votre retraite... »
Vous avez aujourd'hui 30 ans, et vous ne savez pas à quel âge vous pourrez prendre votre retraite, dans les 35 ans qui viennent ...
Cela veut donc dire que toute somme que vous mettez dans un PERP sera bloquée environ 35 ans sans que vous ne puissiez y toucher, et tout cela parce que l'on vous propose une cerise fiscale ...
Alors certes il existe un attrait immédiat, mais il se trouvera assez largement compensé par le fait que, comparativement avec un contrat d'assurance-vie classique, vous allez régler dans le futur CSG et IR sur la totalité de la rente viagère servie lorsque vous aurez fait valoir vos droits à retraite, à savoir dans environ 35 ans (si les choses restent en l'état ...)
« fiscalement ce n'est même pas intéressant comme produit : la sortie se fait sous forme de rente fiscalisée à 100%... »
Donc et si vous comparez avec un contrat AV classique, ces derniers disposent de plusieurs atouts dont vous ne pourrez pas bénéficier avec le PERP, à savoir :
-L'impossibilité de procéder à des retraits partiels, à quelque moment que ce soit de la vie du PERP ; rappelons que chaque année, et sur contrat AV classique, vous pouvez actuellement procéder à un rachat partiel comprenant jusqu'à 9.200 Euros de produits (pour un couple déclarant conjointement), sans que vous n'acquittiez d'IR (par contre vous réglerez des PS sur ces produits, et sur les produits seulement !)
- Lorsque vous pratiquez de tels rachats partiels, vous disposez de la faculté d’opter pour un prélèvement libératoire de 7.5% (au lieu de la soumission à votre TMI – taux marginal d’imposition), et surtout vous pouvez dimensionner votre rachat en procédant à une forme d’optimisation fiscale en fonction de son montant !)
- Avec l’érosion des taux actuels (jusqu’à quand ?), et compte tenu de l’aversion au risque boursier dont fait preuve une large portion de la population des souscripteurs, il devient primordial de pouvoir changer de support d’investissement si besoin était au cours des années qui viennent, ce que ne permet aucunement le PERP
- Enfin, et avec les règles actuelles, lorsque vous décidez de convertir tout ou partie d’un capital en rente viagère (hors PERP), celle obtenue dans le cadre d’un contrat d’assurance vie bénéficie d’un abattement lié à l’âge où vous allez percevoir cette rente pour la première fois ; si cet âge est compris entre 60 et 70 (je sais c’est loin !), vous ne serez fiscalisé que sur 40% de la valeur de la rente ; si vous commencez à percevoir cette rente à partir de 70 ans révolus, vous serez soumis à imposition que sur 30% de cette valeur ;
- pour rappel, les rentes de PERP sont assujetties à la fiscalité pour leur montant total, et plus vous vivrez vieux, et plus l’avantage du départ sera rongé !
- Autant dire, que pour que le PERP présente un certain avantage, il faut que la durée de contribution soit relativement courte (disons 5 ans avant le départ en retraite) et SURTOUT que vos derniers revenus d’activité se trouvent très lourdement taxés (tranches à 30% et au-dessus) ; dans le cas contraire, mieux vaut n’y mettre qu’un montant symbolique, qui ne conduira pas à une forte déduction fiscale, mais vous permettra d’investir sur des supports ne se trouvant pas bloqué de façon réglementaire ….
- Rappelons que l’Assurance vie classique ne se trouve pas bloquée, elle est seulement traitée de façon variable durant les premières années de détention (du moins si l’on se trouve fortement imposable), fiscalité qui évolue plus favorablement surtout après 8 années de détention ; c’est quand même bien moins que les 35 ans du PERP (dans le cas d’une souscription à l’âge de 30 ans !)