Le lendemain de sa défaite, Nicolas Sarkozy déjeunait avec son staff. Un moment très joyeux. "Vous voyez, je ne suis pas parti que Juppé et Fillon s'écharpent déjà. Quand j'étais là, ils se tenaient bien!", plaisantait-il. "Il était sans amertume. On a ri en évoquant des souvenirs", témoigne Véronique Waché, son attachée de presse.
Mardi et mercredi, il a continué à recevoir les amis, les députés. "Il nous a même offert le champagne… et cela, il ne l'avait jamais fait!", s'amuse Pierre Charon, qui avoue son "blues" : "J'ai travaillé avec Chaban, avec Chirac, avec Nicolas. Et c'est lui, de loin, qui était le plus doué. Nicolas n'était pas toujours juste, pas un bon DRH ; il nous est arrivé à tous de lui en vouloir. Mais qu'importe l'injustice quand on a la chance de travailler avec Napoléon!"
«Ce type n'est vraiment pas fait comme les autres»
À un ami qui l'a appelé lundi pour lui dire sa peine, il a répondu : "Quand on fait une carrière politique, et moi cela fait quarante ans, il y a un jour où forcément ça s'arrête. Pour moi, c'était hier. J'ai cru que je pouvais revenir, je me suis trompé." Et l'ami de commenter : "Il n'était pas abattu du tout. Ce type n'est vraiment pas fait comme les autres." Nicolas Sarkozy se plaisait à raconter qu'en mai 2007, élu président de la République, il avait eu le cœur serré en raccompagnant Jacques Chirac à sa voiture dans la cour de l'Élysée. "Je m'étais dit : moi aussi cela m'arrivera un jour."