Assurance Vie : Comment choisir parmi des centaines dUC
Assurance-vie : comment choisir parmi des centaines d'unités de compte ?
Par Benoît LÉTY - Publié aujourd'hui à 08h29
Le constat a été présenté à maintes reprises ces derniers mois : les Français boudent le Livret A au profit des Plans épargne logement (PEL) et, surtout, de l’assurance-vie. Deuxième constat : depuis 2013, l’assurance-vie en unités de compte (UC) a le vent en poupe. Mais, pour le grand public, choisir entre les divers supports en UC, risqués par définition, peut s’apparenter à un casse-tête. Jean-Paul Raymond, directeur du développement de Quantalys, spécialiste de l'analyse des fonds et contrats d'assurance-vie, livre ses conseils.
Certains contrats d’assurance-vie proposent plusieurs centaines de fonds. D’autres une sélection restreinte d’une quinzaine d’unités de compte. Que faut-il privilégier ?
« Les sélections ne sont pas uniquement réalisées sur des critères qualitatifs mais aussi en fonction d’accords ou de partenariats entre assureurs et sociétés de gestion. Le mieux est de souscrire à un contrat disposant de 200 supports minimum, ce qui constitue la norme pour les contrats sérieux sur internet. Ensuite, si l’on veut miser sur les unités de compte, il faut en premier lieu voir si les frais d’arbitrages sont importants, ou gratuits. »
Si l’assuré gère lui-même son portefeuille d’unités de compte, sur combien de supports lui conseilleriez-vous d’investir ?
« La grande bêtise faite par beaucoup d’épargnants voire même de professionnels est de dire : ''J’ai une partie de mon contrat en unités de compte et celle-ci est investie à 100% en actions européennes, tout le reste de l’épargne étant placée sur le support en euros''. Dans ce cas de figure, avec un profil risqué, l’argent va bien souvent être placé à 50% sur les fonds investis en actions et à 50% sur le fonds euros. Avec un profil prudent, ce sera 80% sur le fonds euros, 20% sur les UC actions. C’est exactement ce qu’il faut proscrire ! »
Pourquoi ?
« De cette manière vous concentrez tout le risque sur un seul type d’UC. Avec le risque spécifique qui en découle : si les actions Europe se mettent à dévisser, vous encaissez une perte en capital. Or il est possible de ne placer que 30% sur le support en euros tout en disposant in fine d’un contrat moins risqué ! Car avec les unités de compte, vous pouvez intégrer plusieurs types d’actifs au portefeuille : des obligations, des fonds flexibles, des actions européennes, internationales, émergentes, etc. Si vous avez un contrat conséquent, de 100.000 euros, vous pouvez miser sur six à huit classes d’actifs différentes. Elles vont réagir différemment selon les aléas du marché mais les hausses des unes vont compenser les baisses des autres. La logique est différente en cas de contrat d’assurance-vie avec un montant moindre, de 10.000 voire de 1.000 euros. Dans ce cas, le mieux est de miser sur un fonds flexible puisque le gestionnaire de ce fonds va lui-même réaliser l’allocation d’actifs. En choisissant bien ce fonds flexible, cela revient quasiment au même qu’en optant pour une gestion sous mandat, sans payer les frais liés à cette option. »
Si l’assuré mise sur six à huit classes d’actifs comme vous le conseillez, doit-il posséder une ou plusieurs UC par classe ?
« Cela dépend de la taille du portefeuille. Mais un fonds par classe d’actifs, c’est déjà bien ! De cette manière, vous pouvez intégrer des UC contrebalançant les mouvements des autres : les matières premières ont par exemple tendance à remonter quand les marchés baissent. Les fonds immobiliers — SCPI, OPCI, etc. — peuvent avoir le même effet. Attention toutefois, il ne faut pas trop miser sur ce type de fonds : 5% du portefeuille d’UC par fonds de diversification peut suffire. »
Concrètement, quelle répartition préconisez-vous actuellement ?
« Les allocations d’actifs qui nous proposons à nos utilisateurs comprennent huit classes d’actifs, couvrant un éventail traditionnel : un support en euros, des obligations Europe, des obligations internationales, des actions France, des actions Europe, des actions USA, des actions Asie et des actions émergentes. L’utilisateur peut ensuite rajouter un fonds flexibles, un fonds lié à un secteur en particulier, des fonds de diversification, etc. »
Parmi la multitude de supports disponibles dans un contrat d’assurance-vie, comment choisir entre divers fonds appartenant à la même famille ?
« Par exemple en allant sur des sites comme le nôtre ou celui de notre concurrent Morningstar, pour comparer le comportement des différents fonds. »
Et en se basant uniquement sur les fiches disponibles via le distributeur d’assurance-vie ? Faut-il se fier à la note ?
« La note est en effet le premier critère de sélection du point de vue du grand public. En cas de fonds similaires, avec une note équivalente, les particuliers peuvent se baser sur le ratio de Sharpe qui correspond, en simplifiant, à la division du rendement par la volatilité. Cela permet de déterminer le fonds qui offre le meilleur rendement pour le risque pris. Un autre indicateur, de plus en plus mis en avant sur ces fiches, est l’indicateur de la perte maximale sur la période. Cela permet de voir quels sont les fonds qui ont été les plus résistants dans les périodes de baisse. Mais ces informations restent indicatives car elles décrivent le passé et ne préjugent pas des performances futures. »
Source : cbanque
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4 réponses
- 19 septembre 2014 •19:51
Suite :
Assurance-vie en unités de compte : comment réagir aux soubresauts du marché ?
Par Benoît LÉTY
Seconde partie de l’entretien de Jean-Paul Raymond sur le choix des unités de compte. Cette fois, le responsable du développement de la société d'analyse financière Quantalys explique pourquoi il faut éviter de « boursicoter » avec un contrat d’assurance-vie.
Quelles sont les unités de compte les plus sensibles aux soubresauts du marché ?
« Pour résumer, vous avez deux grandes familles d’actifs : les actions et les obligations. En période normale, ces deux types d’actifs suivent des évolutions divergentes. En revanche, en période de crise, elles chutent toutes les deux. Il faut donc avoir en complément une troisième famille, les fonds à formule ou flexibles, qui suivent a priori des évolutions alternatives aux deux premières. Vous constituez votre portefeuille sur cette base. En parallèle, vous pouvez ajouter de la diversification avec des produits de ''décorrélation'' (qui agissent a contrario des autres familles d’actifs, NDLR) : des matières premières, des produits structurés, des fonds immobiliers, etc. »
L’aspect moyen-long terme de l’assurance-vie implique-t-il une stratégie particulière ?
« Pour des raisons fiscales, nous sommes sur un cycle théorique de 8 ans minimum. Le portefeuille d’unités de compte doit être constitué et géré en conséquence : l’assuré peut accuser une année une perte de 8%, tout en enchaînant les suivantes sur du +2%, puis du +5%, du +4%, etc., pour au final se retrouver sur un rendement significatif. Cette vision à long terme n’empêche pas les utilisateurs de réaliser des arbitrages tactiques : pour un portefeuille d’UC avec 50% actions et 50% obligations, si je pense que les actions vont continuer à monter, je passe à 60% d’actions et 40% d’obligations. Je ne vais en revanche surtout pas passer à 100% d’actions, sinon je sors de mon profil de risque. »
Et si un pari sur un type d’actifs s’avère être un flop ?
« En cas de pari raté sur le court terme, il ne faut pas s’en détourner. Exemple : en 2008, si quelqu’un avait arbitré en se disant ''j’ai perdu 30% sur les actions, je vends'', il n’aurait pas bénéficié de la hausse suivante qui a fait qu’au final, la chute des actions a été compensée en 18 mois ! Il faut garder son sang froid. Après, sur un cycle de 8 ans, il est possible de changer de stratégie au bout de 5 ans par exemple : l’échéance approchant, il faut peut-être passer sur un portefeuille moins risqué, moins sujet aux montagnes russes du marché. » - 24 septembre 2014 •16:21
Bonjour
Ca peut être intéressant mais c'est difficile à lire avec les sauts de ligne mal formatés donc comme c'est un peu long c'est plus que fastidieux. Avez vous le moyen de nous le proposer avec un bon formatage ? Merci d'avance. - 24 septembre 2014 •18:55
Assurance-vie : COMMENT CHOISIR PARMI DES CENTAINES D’UNTES DE COMPTE (UC) ?
Par Benoît LÉTY - Publié aujourd'hui 24/09/2014 à 08h29
LE CONSTAT
Le constat a été présenté à maintes reprises ces derniers mois : les Français boudent le Livret A au profit des Plans épargne logement (PEL) et, surtout, de l,assurance-vie. Deuxième constat : depuis 2013, l,assurance-vie en unités de compte (UC) a le vent en poupe.
Mais, pour le grand public, choisir entre les divers supports en UC, risqués par définition, peut s,apparenter à un casse-tête. Jean-Paul Raymond, directeur du développement de Quantalys, spécialiste de l'analyse des fonds et contrats d'assurance-vie, livre ses conseils.
Certains contrats d,assurance-vie proposent plusieurs centaines de fonds. D,autres une sélection restreinte d,une quinzaine d,unités de compte. Que faut-il privilégier ?
« Les sélections ne sont pas uniquement réalisées sur des critères qualitatifs mais aussi en fonction d,accords ou de partenariats entre assureurs et sociétés de gestion. Le mieux est de souscrire à un contrat disposant de 200 supports minimum, ce qui constitue la norme pour les contrats sérieux sur internet. Ensuite, si l,on veut miser sur les unités de compte, il faut en premier lieu voir si les frais d,arbitrages sont importants, ou gratuits. »
Si l,assuré gère lui-même son portefeuille d,unités de compte, sur combien de supports lui conseilleriez-vous d,investir ?
« La grande bêtise faite par beaucoup d,épargnants voire même de professionnels est de dire : ''J,ai une partie de mon contrat en unités de compte et celle-ci est investie à 100% en actions européennes, tout le reste de l,épargne étant placée sur le support en euros''. Dans ce cas de figure, avec un profil risqué, l,argent va bien souvent être placé à 50% sur les fonds investis en actions et à 50% sur le fonds euros. Avec un profil prudent, ce sera 80% sur le fonds euros, 20% sur les UC actions. C,est exactement ce qu,il faut proscrire ! »
POURQUOI ?
« De cette manière vous concentrez tout le risque sur un seul type d,UC. Avec le risque spécifique qui en découle : si les actions Europe se mettent à dévisser, vous encaissez une perte en capital. Or il est possible de ne placer que 30% sur le support en euros tout en disposant in fine d,un contrat moins risqué !
Car avec les unités de compte, vous pouvez intégrer plusieurs types d,actifs au portefeuille : des obligations, des fonds flexibles, des actions européennes, internationales, émergentes, etc. Si vous avez un contrat conséquent, de 100.000 euros, vous pouvez miser sur six à huit classes d,actifs différentes. Elles vont réagir différemment selon les aléas du marché mais les hausses des unes vont compenser les baisses des autres. La logique est différente en cas de contrat d,assurance-vie avec un montant moindre, de 10.000 voire de 1.000 euros.
Dans ce cas, le mieux est de miser sur un fonds flexible puisque le gestionnaire de ce fonds va lui-même réaliser l,allocation d,actifs. En choisissant bien ce fonds flexible, cela revient quasiment au même qu,en optant pour une gestion sous mandat, sans payer les frais liés à cette option. »
Si l,assuré mise sur six à huit classes d,actifs comme vous le conseillez, doit-il posséder une ou plusieurs UC par classe ?
« Cela dépend de la taille du portefeuille. Mais un fonds par classe d,actifs, c,est déjà bien ! De cette manière, vous pouvez intégrer des UC contrebalançant les mouvements des autres : les matières premières ont par exemple tendance à remonter quand les marchés baissent. Les fonds immobiliers : SCPI, OPCI, etc… peuvent avoir le même effet. Attention toutefois, il ne faut pas trop miser sur ce type de fonds : 5% du portefeuille d,UC par fonds de diversification peut suffire. »
Concrètement, QUELLE RÉPARTITION PRÉCONISEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?
« Les allocations d,actifs qui nous proposons à nos utilisateurs comprennent huit classes d,actifs, couvrant un éventail traditionnel : un support en euros, des obligations Europe, des obligations internationales, des actions France, des actions Europe, des actions USA, des actions Asie et des actions émergentes. L,utilisateur peut ensuite rajouter un fonds flexibles, un fonds lié à un secteur en particulier, des fonds de diversification, etc. »
Parmi la multitude de supports disponibles dans un contrat d,assurance-vie, comment choisir entre divers fonds appartenant à la même famille ?
COMPARER LE COMPORTEMENT DES DIFFÉRENTS FONDS
« Par exemple en allant sur des sites comme le nôtre ou celui de notre concurrent Morningstar, pour comparer le comportement des différents fonds. »
Et en se basant uniquement sur les fiches disponibles via le distributeur d,assurance-vie ? Faut-il se fier à la note ?
« La note est en effet le premier critère de sélection du point de vue du grand public. En cas de fonds similaires, avec une note équivalente, les particuliers peuvent se baser sur le ratio de Sharpe qui correspond, en simplifiant, à la division du rendement par la volatilité. Cela permet de déterminer le fonds qui offre le meilleur rendement pour le risque pris. Un autre indicateur, de plus en plus mis en avant sur ces fiches, est l,indicateur de la perte maximale sur la période. Cela permet de voir quels sont les fonds qui ont été les plus résistants dans les périodes de baisse. Mais ces informations restent indicatives car elles décrivent le passé et ne préjugent pas des performances futures. »
Seconde partie de l,entretien de Jean-Paul Raymond sur le choix des unités de compte. Cette fois, le responsable du développement de la société d'analyse financière Quantalys explique pourquoi il faut éviter de « boursicoter » avec un contrat d,assurance-vie.
LES SOUBRESAUTS DU MARCHÉ
Quelles sont les unités de compte les plus sensibles aux soubresauts du marché ?
« Pour résumer, vous avez deux grandes familles d,actifs : les actions et les obligations. En période normale, ces deux types d,actifs suivent des évolutions divergentes. En revanche, en période de crise, elles chutent toutes les deux. Il faut donc avoir en complément une troisième famille, les fonds à formule ou flexibles, qui suivent a priori des évolutions alternatives aux deux premières.
Vous constituez votre portefeuille sur cette base. En parallèle, vous pouvez ajouter de la diversification avec des produits de ''décorrélation'' (qui agissent a contrario des autres familles d,actifs, NDLR) : des matières premières, des produits structurés, des fonds immobiliers, etc. »
ASPECT MOYEN TERME
L,aspect moyen-long terme de l,assurance-vie implique-t-il une stratégie particulière ?
« Pour des raisons fiscales, nous sommes sur un cycle théorique de 8 ans minimum. Le portefeuille d,unités de compte doit être constitué et géré en conséquence : l,assuré peut accuser une année une perte de 8%, tout en enchaînant les suivantes sur du +2%, puis du +5%, du +4%, etc., pour au final se retrouver sur un rendement significatif.
Cette vision à long terme n,empêche pas les utilisateurs de réaliser des arbitrages tactiques : pour un portefeuille d,UC avec 50% actions et 50% obligations, si je pense que les actions vont continuer à monter, je passe à 60% d,actions et 40% d,obligations. Je ne vais en revanche surtout pas passer à 100% d,actions, sinon je sors de mon profil de risque. »
Et si un pari sur un type d,actifs s,avère être un flop ?
« En cas de pari raté sur le court terme, il ne faut pas s,en détourner. Exemple : en 2008, si quelqu,un avait arbitré en se disant ''j,ai perdu 30% sur les actions, je vends'', il n,aurait pas bénéficié de la hausse suivante qui a fait qu,au final, la chute des actions a été compensée en 18 mois ! Il faut garder son sang froid.
Après, sur un cycle de 8 ans, il est possible de changer de stratégie au bout de 5 ans par exemple : l,échéance approchant, il faut peut-être passer sur un portefeuille moins risqué, moins sujet aux montagnes russes du marché. » - 27 septembre 2014 •08:59
Voici le lien pour la 1ère partie (la seconde est accessible à la suite) :
http://www.cbanque.com/actu/47238/assurance-vie-comment-choisir-parmi-des-ce ntaines-unites-de-compte
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