Pensée pour lutter contre le gaspillage alimentaire, cette entreprise sociale et solidaire vise également à intégrer plus facilement, dans le monde du travail, des personnes en situation de handicap. crédit photo : Shutterstock
L’entreprise, créée en 2017, valorise les fruits et légumes déclassés par les producteurs pour les réintroduire dans le circuit alimentaire par différents biais. Les Jardins de Solène s’inscrit également dans une démarche d’insertion en employant des personnes en situation de handicap. Une entreprise exemplaire, qui pourrait bien être rentable dès 2021.
Lutter contre le gaspillage alimentaire
Une légumerie sociale et solidaire: c’est le projet développé depuis avril 2017 par Solène Espitalié. Cette ingénieure en marketing et en développement commercial a deux combats: la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’aide à l’insertion des personnes handicapées. Déjà en 2014, son association Solid’Agri visait à mettre en relation des personnes en situation de handicap pouvant effectuer des prestations de services auprès d’agriculteurs.
Il lui faut attendre l’année 2017 pour passer à la vitesse supérieure. Solène crée à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse, Les jardins de Solène. Cette légumerie récupère les fruits et légumes déclassés par les producteurs pour les nettoyer, les éplucher et les mettre sous-vide pour qu’ils soient prêts à être cuisinés dans les services de restauration commerciale, professionnelle ou encore dans la grande distribution en libre service. L’entreprise s‘appuie sur des produits bio et privilégient les circuits courts. L’entreprise est ainsi parvenue à valoriser depuis sa création plus de 22.000 kilos de légumes hors calibres.
Des prix à foison
Les collaborateurs de la société sont en situation de handicap. L’objectif est de les aider à gagner en autonomie et en compétences pour qu’ils puissent construire leur projet professionnel. Ces qualités permettent à l’entreprise de travailler avec de nombreux clients qu’il s’agisse de la cantine municipale d’Avignon, de la cuisine centrale de Monteux, des crèches de la communauté d’agglomération Ventoux-Comtat Venaissin ou de l‘Institut Sainte-Catherine. Elle espère devenir rentable dès l’année 2021.
Les Jardins de Solène collectionne également les distinctions. En 2017, l’entreprise obtient le Prix ESS du Forum National de l’ESS et de l’innovation sociale. Cette récompense vient saluer le modèle économique durable de la société, mais également son ancrage territorial et sa capacité à innover et à impacter durablement son environnement. En 2019, le Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay lui décerne un prix avant que Les Jardins de Solène ne soit, quelque temps plus tard, récompensé le Prix Terre de Femmes, de la Fondation Yves Rocher.
Sortir du cahier des charges
L’initiative des Jardins de Solène est d’autant plus importante que comme le rappelle la FAO, l’agence mondiale des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, près de 14% de la nourriture mondiale est jetée avant même d’atteindre les étals des commerces. Des fruits et légumes jugés par les producteurs comme inesthétiques ou dont la taille ne correspond pas au cahier des charges des grandes surfaces. Cette situation est d’autant plus dramatique que selon l’Unicef 690 millions de personnes ont souffert de la faim en 2019, soit une augmentation de 10 millions par rapport à 2018, et de près de 60 millions en cinq ans.
Les chiffres clés du marché de l’économie sociale et solidaire.
Loin d’être un phénomène marginal, l’Economie Sociale et Solidaire prend du poids dans l’entreprenariat français. Selon les données de l’Observatoire national de l’ESS publié en 2019, le secteur compte aujourd’hui 225.000 établissements employant 2,3 millions de salariés. Près d’un emploi sur 8 dans le secteur privé se fait aujourd’hui dans l’ESS. Des structures qui pour 87% d’entre elles comptent au moins 20 salariés. L’Economie Sociale et Solidaire génère ainsi près de 10% du PIB français.
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