Eurofins: la rentabilité continue de s'éroder en 2023 en raison de la baisse des tests Covid

information fournie par Boursorama avec AFP •27/02/2024 à 14:10

( AFP / DAMIEN MEYER )

Le groupe Eurofins, géant des laboratoires d'analyses a vu sa rentabilité être quasiment divisée par deux en 2023 par rapport à 2022 en raison de la diminution des revenus liés au Covid-19, de quoi faire décrocher son action à la Bourse de Paris.

Les profits de ce grand gagnant de la période Covid-19, avaient commencé à fondre en 2022 et la glissade s'est poursuivie l'an dernier.

A la Bourse de Paris, l'action du groupe, membre de l'indice CAC 40, dévissait de 11,15% à 52,10 euros vers 11H25.

Le spécialiste des tests d’analyses biologiques, alimentaires, environnementaux et pharmaceutiques, a vu son bénéfice net fléchir de 49% à 308 millions d'euros l'an dernier contre 606 millions d'euros en 2022.

Ces profits restent cependant plus élevés qu'avant la crise sanitaire.

Le chiffre d'affaires a également reculé de 3% à 6,515 milliards d'euros, principalement en raison d'une baisse des revenus liés aux tests Covid-19 et aux réactifs de laboratoires qui sont descendus à un "niveau négligeable" l'an dernier, soit juste au-dessus de 20 millions d'euros contre près de 600 millions en 2022.

L'activité a aussi subi un impact de changes négatif à hauteur de 1,9%.

Ces résultats sont toutefois conformes aux objectifs puisque à mi-parcours, le groupe avait révisé légèrement à la baisse ses perspectives annuelles, un chiffre d'affaires compris entre 6,45 et 6,55 milliards d'euros pour cette année.

Hors tests Covid et revenus des réactifs, Eurofins affiche même une croissance de ses activités de 7,1%.

Le groupe, dont les principaux marchés sont l'Europe et l'Amérique du Nord, a dû se réorganiser pour s'adapter à la situation post-pandémie.

Il "peut désormais mettre les coûts et les perturbations liées à cette réorganisation derrière lui et se concentrer pleinement à la croissance de son coeur de métier en 2024", affirme-t-il dans un communiqué.

L'entreprise s'est montrée prudente dans ses acquisitions, qui ont contribué pour seulement 59 millions d'euros en 2023 contre 150 millions un an plus tôt.

Cette année aussi, Eurofins compte "rester prudente vis-à-vis de sa stratégie d'acquisition".

Confiance affichée pour 2027

Le groupe confirme toutefois ses perspectives financières à horizon 2027: il cible une croissance organique moyenne de 6,5% par an et des revenus potentiels moyens de 250 millions d'euros par an issus des acquisitions sur la période.

Pour 2024, Eurofins table sur un chiffre d'affaires compris entre 7,075 et 7,175 milliards d'euros. Il vise un excédent brut d'exploitation ajusté compris entre 1,525 et 1,575 milliard d'euros.

"Les nouvelles perspectives sont globalement conformes aux attentes mais ne devraient pas apporter beaucoup de confiance" aux investisseurs, estiment les analystes de Jefferies dans une note.

Ils pointent la faiblesse du flux de trésorerie disponible, à 626 millions d'euros et la réduction prononcée du dividende annuel, annoncé à 0,50 euro par action contre un consensus à 0,92 euro.

Cette année, Eurofins dit vouloir "réexaminer certaines de ses activités sous-performantes".

Le groupe entend aussi continuer à "accélérer la numérisation, améliorer la productivité, aligner les prix sur le coût de l'inflation et faire monter en puissance les activités des start-up", a souligné le patron, Gilles Martin, cité dans le communiqué.

"En dépit de l'environnement géopolitique et macroéconomique troublé" il dit rester "confiant" dans la capacité de l'entreprise à "élargir son marché et son avance technologique" et à "porter ses résultats financiers et ses flux de trésorerie vers les objectifs 2027".