Depuis 10 ans, jamais les investisseurs étrangers n’avaient autant misé sur la France selon un rapport de l’agence Business France. Un résultat flatteur pour Éric Delannoy, président du cabinet Tenzing, qui revient pour Écorama et le journaliste David Jacquot, sur les raisons poussant les étrangers à investir en France.
Amazon, Fed Ex ou encore McCain ont ainsi choisi la France pour y implanter « leurs centres logistiques », attirées par la position géographique du pays et par le développement de son réseau de transport. Une excellente nouvelle qui « cache une réalité quand même plus contrastée, à la fois sur la nature des investissements, et sur ce que cela cache en terme de dynamique » relativise ce soutien d’Emmanuel Macron. À travers le cas d’Amazon, il s’inquiète de l’apport de ces entreprises qui vont « profiter d’infrastructures extrêmement intéressantes dans un pays comme la France mais bizarrement, ce n’est pas ici qu’ils vont payer des impôts ».
Comme elles, d’autres grands groupes - tel que Facebook - s’installent en profitant du crédit d’impôt recherche. Un avantage « qui fait de la France un paradis fiscal au niveau de la recherche » souligne Éric Delannoy.
Ces investissements restent une bonne nouvelle pour l’hexagone qui voit également ses start-ups conquérir le continent américain. Au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, « la France a été la deuxième nation la plus représentée et la plus récompensée ». C’est pourtant d’Outre-Rhin que proviennent la majorité des investissements étrangers. « Si demain on quittait l’euro, ça mettrait un frein direct à toute cette dynamique économique », avertit Éric Delannoy, d’autant que « plus de la moitié des investissements étrangers sont des investissements intra-européens ».
Au total, 30 000 emplois vont être maintenus et créés grâce à ces investissements. « C’est finalement assez faible ». Il y a deux fois plus de projets en 2016 qu’en 2006 mais avec 10 000 emplois de moins, notamment du fait « du niveau de qualification » demandé par ces entreprises. Éric Delannoy regrette la complexité de la législation sociale et fiscale française qui représente « un risque » pour les entreprises et un poids pour les start-up françaises. « On a un potentiel bien plus important que ne le met en évidence ce rapport ». « On pourrait tellement faire mieux compte tenu de ces atouts si on avait une politique à la fois fiscale et une politique de dépenses publiques qui soient cohérentes notamment avec le niveau européen. »
Selon un rapport de l'agence Business France, les investissements étrangers en France n'ont jamais été aussi importants depuis 10 ans. Qui sont ces grands groupes qui ont choisi d'investir chez nous ? La France est-elle en train de redevenir attractive ? L'analyse d'Eric Delannoy, président du cabinet Tenzing. Ecorama du 23 mars 2017 présenté par David Jacquot, sur Boursorama.com.
