Les images du Premier ministre turc obligé de se réfugier dans un supermarché sont surréalistes. Arrivé mercredi à la mine de charbon de Soma (ouest), dont l'explosion a fait au moins 282 morts, Recep Tayyip Erdogan a été violemment pris à partie par une foule en colère. Les contestataires, des familles de mineurs piégés, sont allés jusqu'à jeter des pierres au cortège du chef du gouvernement, avant de porter des coups de pied à son véhicule. C'est que le Premier ministre turc a particulièrement failli dans la gestion de la plus grande catastrophe minière de l'histoire du pays. Après avoir tout d'abord cherché à minimiser l'ampleur de l'accident, provoqué, semble-t-il, par un incendie survenu dans un transformateur électrique, Erdogan s'est montré étrangement fataliste. "Les accidents sont dans la nature même des mines", a-t-il benoîtement annoncé, avant de citer, sans plaisanter, les exemples des drames survenus en France et en Angleterre aux XIXe et XXe siècles. Accidents récurrents De quoi faire enrager les familles, alors que les espoirs de retrouver des survivants parmi les 90 mineurs toujours prisonniers à 1 500 mètres de profondeur s'amenuisent d'heure en heure. "Ces comparaisons donnent une idée de la conception pour le moins obsolète que se fait Erdogan du développement économique en Turquie, sans faire grand cas du coût humain", explique Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine à...
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