La marche triomphale de Donald Trump, élu président des États-Unis le 8 novembre 2016, a de quoi surprendre. L'outsider était parti de très loin et de presque rien en termes de notoriété politique ; il s'était surtout illustré auprès des Américains comme promoteur immobilier et par ses frasques liées à la télé-réalité mais, n'ayant jamais été élu, ni membre d'un gouvernement, il ne représentait politiquement pas grand-chose.
Candidat à la primaire républicaine en juin 2015, les grands titres de la presse internationale n'ont vraiment commencé à le prendre au sérieux qu'à partir du début de l'année 2016, avec un mélange de sidération et de condescendance, refusant d'imaginer que le « monstre » ou le « bouffon » ne parvienne réellement à s'imposer durablement. Ce ne pouvait être qu'une erreur de casting, une aberration passagère.
Réactiver d'anciens mythes
Pourtant, on se rend bien compte aujourd'hui que Trump a mené une campagne habile dont les dérapages mêmes étaient calculés. Démagogue, il a voulu se faire le héraut d'un peuple invisible, des oubliés et des déclassés contre l'élite dominante. Son parcours rappelle celui des antiques tyrans grecs, comme Pisistrate à Athènes, qui instrumentalisèrent la ranc?ur populaire afin de s'emparer du pouvoir.
Trump s'oppose successivement à deux grandes familles « aristocratiques » qui se sont partagé une bonne...
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