Nicolas Sarkozy réfléchit, dit-il, à un "spoil system" à la française, ce système des dépouilles en vigueur à Washington qui veut que les titulaires de postes-clés dans l'administration arrivent et partent avec le président élu. Ce tropisme américain s'accommode mal, à première vue, avec la continuité de l'État en France. Mais celle-ci est déjà très théorique. Dans l'année qui suit l'élection d'un nouveau président, quel qu'il soit, un nombre important de préfectures et de rectorats, sans compter les directions d'administration centrale, changent de titulaire... Personne ne le dit, personne ne l'avoue, mais le "spoil system" existe déjà en France. Depuis quarante ans, c'est un sujet régulier de polémiques entre les différents clans politiques, qui s'accusent mutuellement de s'adonner à la chasse aux sorcières. Pourquoi quarante ans ? Parce qu'en 1974 Valéry Giscard d'Estaing s'installe à l'Élysée. Pour la première fois sous la Ve République, ce n'est pas un président gaulliste qui procède aux nominations de centaines de hauts fonctionnaires, de responsables d'agence et d'entreprise publique. L'État-Giscard est soupçonné de succéder à l'État-UDR... La noblesse d'État En 1981, l'arrivée de la gauche au pouvoir suscite un nouvel émoi, et l'on parle alors pour la première fois d'État-PS. Chaque alternance provoque les mêmes effets. C'est Luc Chatel qui, le dernier en date, dénonce, six mois après l'élection...
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