100 millions de livres sterling, soit environ 110 millions d'euros, tel est le prix d'un député nord-irlandais. L'arithmétique est certes réductrice, mais les chiffres sont parfois plus parlants que les mots. À l'issue des élections anticipées du 8 juin, Theresa May s'était retrouvée dans une situation diamétralement opposée à celle espérée. La Première ministre escomptait une majorité absolue renforcée pour le Parti conservateur, elle a perdu au point de ne plus compter que 318 sièges sur les 650 que compte la Chambre de communes.
Elle s'est donc mise en quête d'une force d'appoint, choix qui s'est rapidement révélé limité. Les travaillistes trop à gauche, les libéraux-démocrates trop pro-européens, les Écossais du SNP trop indépendantistes : il restait le parti unioniste démocrate nord-irlandais (DUP). L'arithmétique, encore elle, y trouve son compte. Le ralliement des dix députés protestants, selon le principe d'un soutien sans participation gouvernementale, devrait permettre à May de remporter le vote de confiance prévu le 29 juin et donc de sauver sa tête, au moins provisoirement.
La logique politique est moins évidente. Le DUP s'est officiellement défait de son sectarisme anti-catholique, mais il continue de soutenir l'Ordre d'Orange, une confrérie protestante passablement manichéenne, et de défendre sur les questions de société des positions qui indisposent jusque dans les rangs du...
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