"Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération." L'auteur de cette célèbre formule ? Marc Bloch, fondateur de l'école des Annales, chantre d'une histoire "totale", qui embrasse pourtant bien au-delà du traditionnel récit événementiel politique et militaire. Mais, pour vibrer, faut-il au moins connaître. Alors que la droite tire à boulets rouges sur la réforme des programmes d'histoire et que la gauche elle-même n'est pas avare de critiques, le gouvernement tente de déminer le vent de contestation. Jeune agrégé d'histoire, enseignant à l'université Paris-4, Louis Manaranche a publié en janvier dernier un essai pour le moins visionnaire : Retrouver l'histoire (Cerf). Et si, à force de renier le passé, nous avions renoncé à tout avenir ? Récusant mythes dorés et légendes noires, faisant appel à Jaurès, Pierre Nora, Charles Péguy et Régis Debray, il nous montre à quel point l'histoire de France peut être un bon terreau pour faire pousser l'esprit civique. Le Point.fr : La réforme des programmes d'histoire, qui rend obligatoires certains enseignements et d'autres facultatifs, soulève une vive polémique. Les craintes suscitées par cette plus grande autonomie accordée aux enseignants sont-elles justifiées ? Louis Manaranche : Tout à fait. Heureusement...
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