Questure : la boîte noire du Sénat

information fournie par Le Point •21/05/2014 à 16:19

Des sénateurs soupçonnés de détournement de fonds publics, d'abus de confiance et même de... blanchiment. Ce sont ces trois motifs, graves, qui ont abouti à l'ouverture d'une information judiciaire. Des fonds du groupe UMP ont été versés par la questure, chargée des finances de la maison, à des associations qui auraient redistribué à des élus 400 000 euros en deux ans. La maladresse qui gâche tout, c'est le retrait de 60 000 euros en liquide : une somme importante, de nature à alerter Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre le blanchiment. Le dossier a été transmis à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA).

Cela ne fait pas très chic pour les paisibles élus qui siègent au palais du Luxembourg. Les commentaires y vont bon train, moins pour se désoler de ces malversations présumées que pour émettre des pronostics électoraux : Jean-Claude Carle, élu de Haute-Savoie déjà entendu par les enquêteurs, est plutôt proche de Jean-Pierre Raffarin ; dans la bataille pour la présidence qui s'engage, c'est à son concurrent Gérard Larcher que profite cette affaire. Tout l'argent du Sénat, soit un budget de 350 millions d'euros, transite par la questure. Au nom de la séparation des pouvoirs, l'usage veut que personne ne regarde ce qui se passe dans cette boîte noire. À sa tête, trois sénateurs : deux issus de la majorité, un de l'opposition. Cette organisation est plus de deux fois centenaire puisqu'elle a été...

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