La méfiance des socialistes envers Henri Proglio ne date pas d'aujourd'hui. Alors que, mercredi, l'assemblée générale de Thales doit porter l'ancien patron d'EDF à la présidence non exécutive de Thales, Emmanuel Macron pose une ultime condition : que le très sarkozyste Proglio coupe tous ses liens avec l'agence russe Rosatom, qui contrôle le nucléaire civil et militaire au pays de Vladimir Poutine. Une façon d'éviter "tout conflit d'intérêts". Malin, Proglio s'est attaché les services de l'avocat Jean-Pierre Mignard, un ami de François Hollande, afin de faire valoir son point de vue. Selon Mignard, les liens d'Henri Proglio avec deux sociétés russes (dans l'orbite de Rosatom) chargées de créer des centrales nucléaires en Finlande et en Turquie n'ont aucune incidence militaire...
Le contexte politico-industriel de la nomination d'Henri Proglio chez Thales mérite d'être rappelé. Proglio, c'est avant tout la bête noire des socialistes. Enfin, surtout de François Hollande qui, pendant la campagne, avait confié qu'il "était sur la liste". "Ce type qui organise des meetings dans les centrales nucléaires contre les accords Verts-PS," avait confié le candidat Hollande. Mais les choses ne sont jamais aussi simples. Du côté de Jean-Marc Ayrault, Proglio disposait plutôt d'un solide soutien. Dans l'entourage de Manuel Valls, Proglio n'est pas non plus sans appui... D'où un certain flottement à la tête de l'État quand les socialistes arrivent...
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