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Prix de l'électricité : l'incroyable bras de fer entre Royal et EDF
information fournie par Le Figaro 05/07/2014 à 13:35

La ministre reconnaît qu'il y aura bien une facture de rattrapage, mais elle va entamer des négociations avec EDF pour l'étaler sur 18 mois. Elle continue de réfuter une hausse des tarifs. Récit d'une saga qui dure depuis 4 mois et qui vire à la cacophonie gouvernementale. Pourquoi les tarifs EDF sont toujours si compliqués à fixer

Les prix de l'électricité vont-ils augmenter? Le feuilleton tourne au vrai casse-tête pour les Français. Le 19 juin, Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, assure que non. Le lendemain, c'est le premier ministre en personne, Manuel Valls, qui la contredit. Et ce samedi, l'ancienne compagne de François Hollande apporte avec une nouvelle version. La ministre elle-même reconnait que cette confusion est de nature à embrouiller les Français. «Et c'est pour cela que je veux réformer en cohérence», affirme-t-elle dans une interview au Parisien-Aujourd'hui-en-France .

• 11 avril 2014: le Conseil d'État allume la première mèche

C'est une décision qui a fait couler beaucoup d'encre. Le Conseil d'État annule partiellement la hausse de 2% des tarifs réglementés d'électricité d'EDF pour les particuliers allant d'août 2012 à août 2013, jugeant cette augmentation décidée par le gouvernement insuffisante. Il lui demande donc de prendre un nouvel arrêté «dans un délai de deux mois» pour augmenter rétroactivement les prix. Plus de 28 millions de foyers français vont donc devoir payer rétroactivement leurs factures. Une annonce qui fait sortir de ses gonds Ségolène Royal, fraîchement nommée ministre de l'Écologie. «C'est une décision très regrettable pour les consommateurs qui ne correspond pas à la volonté du gouvernement qui avait voulu limiter à 2% la hausse des tarifs», affirme-t-elle quatre jours plus tard.

Quand Royal fait perdre des milliards à EDF

• 19/20 juin 2014: Cacophonie gouvernementale

Elle avait dit qu'elle n'en resterait pas là. Elle a tenu parole. Décidée à défendre le pouvoir d'achat des Français, Ségolène Royal lâche une nouvelle «bombe». La ministre de l'Écologie annonce que les prix de l'électricité n'augmenteront pas cet été, contrairement à ce que le gouvernement avait prévu. Sa réforme «passe par un nouveau décret qui sera transmis au Conseil d'Etat. L'avis de la Commission de régulation de l'énergie sera recueilli permettant de faire un bilan au 1er octobre», confirme par la suite le ministère. Une information qui fait chuter lourdement l'action EDF de près de 10%. Il faut une intervention de l'entourage de Manuel Valls contredisant Ségolène Royal pour limiter la casse boursière. Le titre termine en baisse de plus de 7%. Une perte de près de trois milliards d'euros pour EDF, détenue à près de 85% par...l'État. La cacophonie gouvernementale est en marche.

Le lendemain, Manuel Valls en personne vient contredire Ségolène Royal. Le premier ministre annonce une légère hausse des tarifs de l'électricité pour l'automne qui sera, toutefois, inférieure aux 5% initialement prévus pour le 1er août.

• 5 juillet 2014: Royal veut étaler la hausse

Non contente d'avoir mis le feu aux poudres au sein même du gouvernement, Ségolène Royal continue de créer la polémique. La ministre reconnaît qu'il y aura bien une facture de rattrapage, mais elle révèle vouloir entamer des négociations avec EDF pour étaler sur dix-huit mois la facture. Elle continue de réfuter une hausse des tarifs. «Cela permettra aux Français de ne verser que 1,50 euro supplémentaire par mois sur leur facture sur cette période, affirme Ségolène Royal, au Parisien . Ce qui aboutira à un remboursement de 27 euros au total». Le Parisien-Aujourd'hui-en-France avançait le chiffre de 30 euros et affirmait que le rattrapage se ferait en une fois, à l'automne. Ce qui lui a valu quelques critiques de la part de Ségolène Royal via Twitter.

Je déments catégoriquement l'information du Parisien selon laquelle il y aurait une augmentation du tarif de l'électricité. Au contraire.

— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 4 Juillet 2014

La hausse de 5 % est annulée et même si ça ne plait pas à quelques spéculateurs , cette décision est fermement maintenue .

— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 4 Juillet 2014

La hausse de 5 % est annulée et même si ça ne plait pas à quelques spéculateurs , cette décision est fermement maintenue .

— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 4 Juillet 2014

Consciente que l'État ne dispose pas d'une importante marge de manœuvre en matière de prix, du fait que la loi oblige que les tarifs couvrent les coûts, Ségolène Royal envisage de réformer les règles fixant les prix de l'électricité. «La nouvelle formule de calcul des tarifs intégrera les prix du marché, mais elle modifiera également cette contrainte de couvrir intégralement les coûts, explique-t-elle au Parisien . Cette obligation sera supprimée dans le décret et sera inscrite dans la loi de transition énergétique. Cela permettra à EDF de faire à la fois des économies de gestion et des gains de productivité. L'objectif final, c'est la transparence des coûts et des tarifs, et que les citoyens comprennent ce qu'on leur demande», conclut-elle.

5 commentaires

  • 09 juillet 20:23

    Avec le TAFTA ce genre de factures de rattrapage se généralisera à nos dépens à chaque hausse du smic, et plus généralement suite à toute mesure ayant un impact négatif sur les profits des multinationales en france et ce d'après les estimations de ces mêmes multinationales.


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