Dix jours après le passage d'Irma, Porto Rico a été balayée mercredi par l'ouragan Maria, semant la dévastation. L'ensemble de l'île n'a plus d'électricité, les communications sont partiellement coupées et les dégâts matériels sont immenses. « L'île de l'enchantement », comme on la surnomme, n'avait pas besoin de ça. Elle souffre depuis des années des ravages d'un autre ouragan, cette fois financier, qui a laissé Porto Rico au bord du gouffre et provoqué un exode de la population. Cela fait plus de dix ans que l'île patauge dans la crise économique : le taux de chômage atteint 12 %, 46 % de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, et un endettement colossal de 73 milliards de dollars.
Cette île, un peu plus grande que la Corse, a été cédée aux États-Unis en 1898 par l'Espagne. Son statut hybride n'en fait pas un État à part entière, mais plutôt une sorte de « ?colonie? ». Porto Rico possède sa propre Constitution, élit son gouverneur, envoie des athlètes aux Jeux olympiques, mais dépend en fait de Washington. Citoyens américains, les 3,4 millions de Portoricains ne votent pas aux élections présidentielles et n'ont pas de représentant au Congrès.
Statut ambigu
Le déclin actuel ne date pas d'hier. Après la Seconde Guerre mondiale, sous l'impulsion des États-Unis, les plantations de canne à sucre sont remplacées par des usines textiles,...
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