Après douze ans passés dans un commissariat de Seine-Saint-Denis, Gaël* s'apprête à quitter la police dans quelques mois. S'il s'en va, c'est parce qu'il est « écoeuré », dit-il. Écoeuré par ce que son travail est devenu, par une hiérarchie qui les « abandonne », par des « politiques qui font semblant de s'intéresser à leur quotidien » et par des syndicats policiers « égoïstes ». En douze années de bons et loyaux services, dont dix en brigade nocturne, ce gardien de la paix d'une trentaine d'années a vu son corps de métier « tomber en ruine ».
Le Point.fr : Depuis une semaine, vos collègues battent le pavé. On imagine que c'est le sujet principal de vos conversations dans les couloirs du commissariat.
Gaël : En douze ans, j'ai vu la police nationale tomber en ruine. J'ai vu Nicolas Sarkozy nous saigner à blanc. J'ai vu les conséquences des 10 000 postes supprimés. Les moyens de la police, ou plutôt le manque de moyens, c'est le sujet quasi quotidien de nos conversations. Quand j'entends notre directeur général (Jean-Marc Falcone, NDLR) monter au créneau parce que des collègues se rassemblent en tenue et utilisent les voitures pour manifester, je m'étouffe. C'est bien la première fois qu'un de nos patrons s'inquiète de l'utilisation de nos véhicules et de nos tenues !
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