Ogar a beau attendre, il ne fera pas la moindre vente aujourd'hui. Zungeru Road est désespérément vide, si l'on excepte les voitures qui foncent vers la sortie de la ville. À côté de la sienne, les autres boutiques sont fermées et personne ne songerait à venir lui acheter un tee-shirt. Ogar appartient à la communauté igbo, une ethnie du sud du Nigeria, et il vit à Kano, la fourmilière musulmane du nord. "Les outrances de langage des candidats sont devenues telles que les gens ont peur de ce qui pourrait se passer après l'élection", explique-t-il.
Ce samedi, le Nigeria se rend aux urnes. D'un côté, le président sortant, Goodluck Jonathan, ijaw et chrétien du sud, du parti PDP. De l'autre, le premier opposant crédible, Muhammadu Buhari, qui est loin d'être un inconnu. Cet ancien major général de l'armée nationale, âgé de 72 ans, a déjà occupé la fonction suprême au Nigeria. Arrivé par un coup d'État en décembre 1983, il en a été le président jusqu'en août 1985. Kano, dans son écrasante majorité, est favorable à Buhari, musulman et de l'ethnie haoussa, dominante dans la métropole de 10 millions d'habitants. Le quartier de Sabon Gari est l'exception, qui abrite ceux qu'Ogar appelle pudiquement les "non-indigènes". C'est d'ailleurs le seul endroit où l'on trouve des affiches du candidat PDP, pour lequel la plupart des Igbos voteront. "Si vous essayez d'en coller ailleurs dans la ville, les gens les arrachent", constate Ogar. Lui va...
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