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Négociation sous tension sur les retraites complémentaires
information fournie par Reuters 16/10/2015 à 09:29

NÉGOCIATIONS SOUS TENSION SUR LES RETRAITES COMPLÉMENTAIRES

NÉGOCIATIONS SOUS TENSION SUR LES RETRAITES COMPLÉMENTAIRES

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Patronat et syndicats vont tenter une nouvelle fois vendredi de s'entendre sur une réforme ambitieuse du financement du système français de retraites complémentaires, mais ils s'accordent à juger la tâche compliquée tant les positions restent éloignées.

Signe de cette difficulté, le Medef, première organisation patronale, n'avait toujours pas envoyé jeudi après-midi aux autres partenaires sociaux ses nouvelles propositions, dont l'essentiel est cependant connu.

Les discussions, entamées en février, butent notamment sur la volonté patronale d'inciter les salariés à retarder leur départ à la retraite par un système d'abattements provisoires et dégressifs sur les pensions versées par les caisses Agirc et Arrco, gérées par les partenaires sociaux.

"Soixante-quatre ans et demi, c'est l'âge pivot qui permet de réduire les déficits dans le temps, durablement", a déclaré mardi le président du Medef, Pierre Gattaz. "Il faut tout faire pour que l'on se rapproche de cet âge pivot, par incitation."

Le Medef, qui évalue à au moins huit milliards d'euros le besoin de financement de l'Agirc (le régime des cadres) et de l'Arrco à l'horizon 2020, propose une forme de bonus-malus pour enrayer l'épuisement de leurs réserves.

Un salarié prenant sa retraite à l'âge légal subirait une décote sur sa pension complémentaire de 25% à 62 ans et de 15% à 63 ans. Cette décote s'annulerait à 64 ans et deviendrait une surcote de 15% à 65 ans et de 25% à 66 ans -- "Sur l'année, on ne parle pas d'une rente viagère sur tout le reste de la retraite", a cependant précisé le président du Medef.

En échange de l'acceptation par les syndicats de ce système, qui entrerait en vigueur en 2019, le patronat serait prêt à envisager un geste sur les cotisations des employeurs - une hausse dont il rejetait jusqu'ici le principe même.

"Vous le savez, nous sommes très circonspects sur leur augmentation, en tout cas significative", a rappelé mardi Pierre Gattaz lors d'une conférence de presse.

"Je souhaite qu'on réussisse (mais) pas avec des semi-réformes (...) qui vont durer un ou deux ans, a-t-il cependant dit. "On aimerait éviter ce genre de pseudo-échec."

STATUT DES CADRES

La majorité des syndicats, CGT, CFDT et Force ouvrière en tête, rejettent toujours l'idée de pousser financièrement les salariés à retarder leur départ à la retraite.

"Le projet patronal est rejeté en raison de sa logique et du montant de l'abattement", a ainsi dit à Reuters le négociateur de la CFDT Jean-Louis Malys qui défendra des contre-propositions.

"Je ne veux pas donner de signaux sur l'âge légal avant les échéances électorales (de 2017)", renchérit son collègue de Force ouvrière, Philippe Pihet, qui n'écarte pas le renvoi à l'après-présidentielle une négociation sur une réforme d'ampleur "en fonction des évolutions économiques et politiques".

La CFE-CGC est pour sa part prête à envisager un système de bonus-malus mais juge trop élevée la décote proposée.

Le syndicat de l'encadrement fait en outre d'un engagement à ouvrir des négociations sur le statut des cadres une condition à la signature d'un éventuel accord et d'une future fusion de l'Agirc et de l'Arrco, proposée par le Medef et la CFDT.

Selon des sources patronales et syndicales, la CFE-CGC pourrait obtenir au moins en partie satisfaction sur ce point : le texte proposé par le Medef prendrait acte du principe d'une fusion mais la renverrait, ainsi que la question du statut des cadres, à des négociations interprofessionnelles et de branches.

La CFE-CGC, longtemps isolée sur cette question, a été rejointe par la CFDT, favorable à de telles négociations avant le 1er janvier 2018, pour redéfinir la fonction et le statut de cadre, même si la négociation sur les retraites échoue.

L'Arrco et l'Agirc assurent à 12 millions de retraités un complément de revenu représentant 25% à 50% de leur pension, voire les deux tiers pour des cadres supérieurs.

La négociation de vendredi intervient trois jours avant une conférence sociale boycottée par la CGT, sur fond de conflit à Air France. "Ça ne sera pas la même conférence sociale si on est demain sur une dynamique d'accord ou une dynamique d'échec", avertit la présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert.

(Avec Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet)

1 commentaire

  • 16 octobre 09:44

    Personne pour trancher. Continuons de spolier nos enfants à travers la dette, pour la donner aujourd'hui aux immigrés avec CNI qui votent. (un oxymore parlant, l'immigré avec CNI)


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