1 600 morts en moins de 4 mois dans le détroit de Sicile : le drame de l'immigration clandestine en provenance d'Afrique a la dimension d'une catastrophe biblique devant laquelle la communauté internationale est impuissante. La déstabilisation du grand Maghreb à la suite des printemps arabes a multiplié le nombre de migrants. De 2002 à 2010, il y avait en moyenne 20 000 immigrés qui débarquaient chaque année sur les côtes italiennes. En 2014, ils furent 169 000. Beaucoup d'entre eux viennent de pays en guerre : Afghanistan, Syrie, Irak, Libye ou Mali. Mais outre la guerre, de nombreux clandestins en provenance d'Égypte, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, de Guinée Bissau ou de la corne d'Afrique fuient la misère. La Libye, d'où partent plus de 90 % des immigrés, est la plaque tournante du trafic. Ce n'est pas nouveau. C'était déjà une réalité du temps du colonel Kadhafi. Mais c'était le régime qui orchestrait la migration comme arme politique pour faire pression sur l'Europe. Ainsi, à la suite d'un accord passé en 2009 entre Silvio Berlusconi et le colonel Kadhafi, le nombre de clandestins avait chuté à 4 400.La responsabilité de l'Europe Désormais, les trafiquants sont sans foi ni loi. Pour augmenter les profits, ils n'hésitent pas à surcharger les embarcations au risque de provoquer leur naufrage. Ils sont connus des services de police - le plus redoutable est l'Éthiopien Ermias Ghermay -, mais nul ne peut intervenir contre eux dans le...
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