Le Point.fr : Quelle est votre analyse de l'élection de Donald Trump ?
Michel Onfray : Elle montre que Marx avait tort de croire que le capitalisme travaille à sa fin et que la révolution s'avère dialectiquement inéluctable ! Le capitalisme est plastique et change en fonction de l'histoire. Il s'avère increvable. Trump en est la forme contemporaine : cet homme, qui est un pur produit de la télé-réalité et de l'argent, ignore la morale et manifeste un franc cynisme en tout. Il est la figure grossière de nos petits marquis poudrés et policés de la politique. Son premier discours après qu'il a gagné les élections a été indigent, vide, creux, insipide, comme lui : des remerciements comme à la cérémonie des Césars ? à mon père, à mes parents, à ma femme, à mes filles, à mon frère mort qui me voit de là-haut, etc. Rien qui ait à voir avec la grande histoire, tout qui ait à voir avec la petite, la toute petite histoire de sa petite personne. Trump est le nom du capitalisme nu. En ce sens, les médias, les élites, les sondeurs, les penseurs comme il faut le haïssent parce qu'il montre la vérité du capitalisme cynique pour lequel l'argent est le fin mot de l'histoire. Ceux qui haïssent Trump lui reprochent de montrer ce qu'est le capitalisme sans fard et de leur gâcher le travail pendant qu'eux avancent masqués. Trump est la poupée gonflable du capital.
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