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MéGo : l'entreprise qui transforme les mégots en cendriers ou pots à crayons
information fournie par Le Figaro 14/10/2017 à 08:00

FIGARO DEMAIN - L'entreprise bretonne collecte et recycle les mégots de cigarettes. Une initiative unique en France, alors que 44 milliards de cigarettes ont été vendues l'an passé dans l'Hexagone. La ville de Castres teste en ce moment l'efficacité du dispositif MéGO.

Cette entreprise ne mégote pas sur le recyclage. Son idée - collecter et recycler les mégots de cigarettes - ne pouvait venir que d'un ancien fumeur. MéGO a été lancée cette année par Bastien Lucas, à Bourg-Blanc, à une dizaine de kilomètres de Brest. Un patron à la fibre écologique qui dirige déjà une société de traitement de déchets de bureau. Objectifs de MéGO: collecter, dépolluer et recycler ces deux centimètres de plastique qui envahissent par milliards les rues des villes françaises.

«Je suis un ancien fumeur et moi aussi, je jetais mes mégots par terre. Mais le mégot, issu de l'acétate de cellulose, une matière plastique, est extrêmement polluant», explique le gérant fondateur. Et pour cause, un mégot qui file dans les canalisations, peut à lui seul, contaminer jusqu'à 500 litres d'eau.

MéGo est l'unique entreprise de recyclage en France. Faute d'autres solutions, les collectivités devaient envoyer les mégots collectés en Angleterre. La dépollution «made in France» a séduit la ville de Castres, la première collectivité à signer un contrat avec MéGo.

Castres s'engage pour le recyclage des mégots en France

Philippe Jammes développe le dispositif MéGo, dans le Sud-Ouest, par l'intermédiaire de son entreprise Conseils Services Environnement. «Nous avons rencontré le service technique de la ville. Deux choses leur ont beaucoup plu: nous n'enfouissons pas les déchets et nous sommes une entreprise locale», explique Philippe Jammes. Contacté par Le Figaro , le Président de l'agglomération Castres-Mazamet et maire de Castres, Pascal Bugis témoigne: «L'enjeu est de collecter un maximum de matière, et d'amener les fumeurs à modifier leurs habitudes, notamment sur la voie publique».

Ainsi, fin août, une vingtaine de cendriers ont été installés en ville. Des cendriers en inox, effilés, conçus pour que la pluie ne pénètre pas à l'intérieur. «Cela représente un coût modique pour la collectivité car nous ne payons que les cendriers. C'est l'entreprise qui assure la collecte», assure Pascal Bugis, qui espère amplifier le dispositif dans les prochaines semaines. Il y a quelques jours, 20 kilos ont été ramassés dans l'agglomération. «C'est de la valorisation de matière dans une économie circulaire», glisse Bastien Lucas.

Des mégots qui deviennent des plaques de plastique

Après la collecte, les mégots sont envoyés sur le site de Bourg-Blanc. «Avant de nous lancer, on a beaucoup travaillé sur la mise aux normes du site, la filtration des poussières, raconte le gérant-fondateur. Car dépolluer un mégot de cigarette n'est pas une opération simple.» Puis vient le broyage pour obtenir des plaques de plastique. Celles-ci deviendront ensuite des cendriers, des jetons de caddie, ou des pots à crayons. «Sans qu'aucune matière ne soit ajoutée, hormis une huile essentielle pour dissiper l'odeur», promet Bastien Lucas.

Parmi les clients de MéGO, les entreprises Orange, B&B Hotels, Hénaff, ont déjà adopté le dispositif. «Au total, on vient de dépasser les 2 tonnes ramassées, ce qui équivaut à 4 millions de mégots!», se réjouit Bastien Lucas. Le dispositif devrait rapidement s'étendre en France. De nouvelles communes, à l'instar d'Albi (Tarn), ou Plongonvelin (Finistère) seraient intéressées.

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