Cofondateur de Délits d'opinion, l'observatoire des sondages et des tendances émergentes, et directeur conseil chez Taddeo, Matthieu Chaigne publie La France en face. Ce que disent les Français à leurs élites déconnectées (éditions du Rocher), ouvrage dans lequel il dresse le portrait d'un pays à bout de souffle, tiraillé entre désir de changement et sentiment d'être prisonnier dans une société figée.
Le Point : Vous écrivez qu'une majorité de Français rejette la mondialisation. Comment expliquer alors qu'aucun des candidats souverainistes ne semble en mesure de remporter la présidentielle ?
Matthieu Chaigne : Quelle que soit l'issue du scrutin, la tentation du repli affleure dans l'ensemble des discours, à l'exception notable du positionnement incarné par Emmanuel Macron. Cette contestation de la mondialisation prend notamment la forme d'un euroscepticisme plus ou moins marqué, au diapason avec les attentes de la société française.Même si une minorité seulement souhaite quitter l'Union européenne, une majorité s'accorde pour changer radicalement les règles d'une Union qui aurait trahi. Pour nos compatriotes, l'UE est devenue le bras armé d'un libéralisme qui s'est retourné contre la France. La montée en puissance d'une Marine Le Pen ou d'un Jean-Luc Mélenchon, qui revendiquent un bras de fer, voire une sortie de l'UE, en...
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