C'est peu de dire que les avocats, lundi matin en ouverture du procès Cahuzac, ont peu goûté la charge d'Éliane Houlette contre « l'instrumentalisation des procédures pénales ». Un par un, tous se sont levés, tel un Jean Veil, avocat de l'ex-ministre du Budget, pour répondre au procureur national financier. Furieux d'être ainsi mis au ban de la loi, comme si exercer les droits de la défense revenait à tout faire pour que la vérité n'émerge jamais. « La colère n'est jamais ni bienséante ni bienvenue », a lancé Me Veil, avant de se rasseoir.
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Les propos tenus par Eliane Houlette n'avaient pourtant rien d'une charge contre les avocats eux-mêmes. Le procureur a voulu signifier son ras-le-bol face à un dévoiement du droit, qui consiste pour certains avocats à contester chaque acte de la procédure, ne serait-ce que pour gagner du temps, et alors que le recours n'a aucune chance de prospérer. Le résultat sur les juridictions est catastrophique : des tribunaux encombrés, des magistrats fatigués et en sous-effectif, une justice incapable de rendre le droit dans des délais raisonnables.
Force est de constater que, dans de nombreuses affaires politico-financières de ces dernières années, celui qui maîtrise le tempo judiciaire...
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