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Les trois djihadistes présumés se sont rendus
information fournie par Reuters 24/09/2014 à 14:02

LES DJIHADISTES PRÉSUMÉS SE SONT RENDUS DANS L'HÉRAULT

LES DJIHADISTES PRÉSUMÉS SE SONT RENDUS DANS L'HÉRAULT

par Johanna Decorse

PARIS/TOULOUSE (Reuters) - Les trois djihadistes présumés dont l'arrivée en France en provenance de Turquie a fait l'objet mardi d'un énorme cafouillage se sont rendus mercredi à la gendarmerie d'un petit village du sud du pays, ont annoncé leurs avocats.

Les trois hommes, dont le beau-frère de Mohamed Merah, qui avait tué sept personnes à Toulouse et Montauban avant d'être abattu par la police, avaient atterri la veille à Marseille sans être interpellés par les forces de l'ordre.

Ils ont loué une voiture à l'aéroport de Marseille pour se rendre mercredi à la gendarmerie de Caylar (Hérault), un village de 446 âmes, où ils ont trouvé porte close et ont appuyé sur l'interphone pour signifier leur volonté de s'expliquer.

"Les trois se sont rendus à l'instant à la gendarmerie du Caylar dans l'Hérault parce qu'ils veulent être entendus par les services de gendarmerie", a déclaré à Reuters Apollinaire Legros-Gimbert, avocat de Gaël Maurize, un des trois hommes qui sont soupçonnés d'avoir mené le djihad en Syrie.

"Ils étaient étonnés de ne pas avoir été interrogés hier", a expliqué le défenseur de ce boulanger converti à l'islam.

Les trois avocats vont se rendre sur place pour assister leurs clients qui, selon eux, veulent s'expliquer.

Leur arrivée en France a été entourée d'une série de ratés.

Le ministre français de la Défense a accusé mercredi les autorités turques d'être à l'origine du "gros cafouillage" provoqué la veille par leur interpellation ratée.

PANNE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE

En plus de cet imbroglio entre Paris et Ankara, Jean-Yves Le Drian a confirmé que le système de contrôle des passeports était en panne au moment de l'arrivée des trois hommes à Marseille, parmi lesquels figure le beau-frère de Mohamed Merah, le tueur de sept personnes en 2012 à Toulouse et Montauban.

La confusion la plus totale a régné mardi sur leur sort avant que le ministère de l'Intérieur, qui avait d'abord annoncé leur arrestation à Orly, confirme qu'il ne les avait pas interpellés, les présumés djihadistes ayant pris un autre vol.

Ce pataquès s'explique par le fait que les services de sécurité français n'ont pas été prévenus à temps par les autorités turques d'un changement de destination. Les trois hommes appréhendés en Turquie devaient arriver à Paris mais ont finalement été embarqués dans un appareil pour Marseille.

"C'est une mauvaise articulation mais l'initiative des autorités turques de changer d'avion a été malencontreuse", a dit Jean-Yves Le Drian sur France Info, insistant sur l'absence de "bonne collaboration" avec ces dernières.

"Ce cafouillage montre qu'il faut renforcer les relations, les méthodes et les actions avec les autorités turques et je suis convaincu que (le ministre de l'Intérieur) Bernard Cazeneuve (...) va prendre les initiatives nécessaires et que les autorités turques seront collaboratives", a-t-il ajouté.

Les autorités turques n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces accusations.

A leur arrivée à Marseille, les trois hommes soupçonnés d'avoir participé au djihad en Syrie ont passé les contrôles sans encombre et se sont étonnés de repartir libres de l'aéroport, ont rapporté mardi leurs avocats.

Interrogé sur le fait que le système de contrôle des passeports ne fonctionnait pas au moment de leur arrivée, le ministre a répondu : "Il y a eu une panne à Mars

LES DJIHADISTES PRESUMÉS CONDAMNÉS PAR L'EI ?

Pierre Le Bonjour, avocat d’Abdelouahab el Baghdadi, le compagnon de Souad Merah, avec laquelle il est marié religieusement, a déclaré à Reuters que les trois hommes voulaient "s’expliquer devant les services de police" et que leur reddition démontrait qu'ils n'étaient pas dangereux.

Selon lui, les trois hommes auraient voulu embarquer sur un premier avion au départ d’Istanbul. Celui-ci étant complet, ils auraient pris le suivant et seraient arrivés à Marseille.

Pierre Le Bonjour explique que les trois hommes voulaient à tout prix quitter la Syrie et que l'un d'eux, Imad Djebali, a demandé à son avocat, Pierre Dunac, de contacter l'ambassade de France à Ankara pour organiser leur retour en France.

Christian Etelin, qui était l’avocat de Mohamed Merah et conseille aujourd’hui sa soeur Souad, a dit mardi avoir été en contact à plusieurs reprises avec le compagnon de Souad, Abdelouahab el Baghdadi, quand celui-ci était détenu en Turquie.

C’est en voulant quitter la Syrie que les trois hommes auraient été arrêtés et jugés en tant qu’espions français selon le récit qu'Abdelouahab el Baghdadi a fait à Christian Etelin.

"Ils sont persuadés d’avoir été condamnés à mort par l’Etat islamique et c’est pour cette raison qu’ils ont tout fait pour s’échapper et qu’ils se sont livrés à la police turque et ont demandé l’aide et la protection des autorités turques."

Me Christian Etelin, qui se dit aussi en contact régulier avec Souad Merah, affirme que celle-ci ne s’est jamais rendue en Syrie et qu’elle serait actuellement en Algérie. "Elle devrait revenir bientôt à Toulouse", a ajouté l’avocat toulousain.

Selon les autorités, le nombre de Français impliqués dans les filières djihadistes en Syrie et en Irak est passé de 555 à 932 depuis le 1er janvier. Trente-six d'entre eux ont été tués, 185 combattants ont quitté le théâtre des opérations et 118 sont de retour en France. Quelque 230 personnes auraient des velléités de départ.

(Avec Marion Douet à Paris, édité par Yves Clarisse)

3 commentaires

  • 24 septembre 12:32

    Comme d'hab nous faisons rire le monde...


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