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Les femmes paient les produits du quotidien plus cher que les hommes
information fournie par Le Figaro 03/11/2014 à 12:41

Le collectif Georgette Sand a relevé en magasin et sur Internet des écarts de prix quasi systématiques sur un même produit en version féminine et masculine. Une pétition contre ce phénomène de «taxe rose» a été lancée et le gouvernement s'est emparé du sujet.

Le débat sur l'égalité hommes-femmes surgit parfois là où on ne l'attend pas. A coup de 5 centimes par ci, 10 centimes par là, les femmes paient bon nombre de produits de grande consommation plus cher que les hommes. C'est ce que révèle une enquête menée par le collectif Georgette Sand, dont les membres ont arpenté les rayons des commerces et surfé sur les sites de e-commerce depuis le 22 septembre dernier.

Chez Monoprix, par exemple, les femmes déboursent 1,80 euro pour cinq rasoirs jetables de la marque du distributeur, quand les hommes paient 1,72 euro pour 10 rasoirs de la même marque et aux caractéristiques similaires. Même topo pour la crème Cellular anti-âge jour ou nuit de Nivea: un pot de taille identique coûte 2 euros de plus pour les femmes. L'une de ces «Georgette», Géraldine Franck, a rassemblé ses découvertes sur un tumblr intitulé Woman Tax.

Les services du quotidien ont également une vision «sexuée» de leurs prestations. Un «shampoing-coupe» chez le coiffeur peut ainsi coûter 24 euros pour les hommes et 38 euros pour les femmes, quand la retouche d'une veste chez le tailleur varie de 17 euros pour ces messieurs à 20 euros pour ces dames. «Le marketing genré, en segmentant le marché entre filles et garçons, véhicule des stéréotypes, pousse à la surconsommation et inflige une taxation spécifique aux femmes, lesquelles n'ont pourtant pas plus de revenus que les hommes, mais sont incitées à dépenser plus», dénonce le collectif.

«Taxe rose»

Pour aller plus loin, les Georgette Sand ont lancé une pétition via le site Change.org, qui cible l'enseigne Monoprix. «Nous demandons à Monoprix d'égaliser ses tarifs pour ses propres produits et pour les autres marques distribuées et de préciser sur les étiquettes le prix de la déclinaison masculine ou féminine du produit lorsque les rayons femmes/hommes sont différenciés.» A ce jour, cette pétition a rassemblé près de 19.400 signatures. Monoprix, de son côté, réfute toute «discrimination dans les prix des produits proposés à ses client(e)s», dans un communiqué publié sur la même plateforme que la pétition. Dans le cas des rasoirs, selon l'enseigne, «l'écart de prix entre les références pour les femmes et pour les hommes s'explique par les caractéristiques intrinsèques des produits ainsi que par les volumes de vente». Monoprix cite également plusieurs contre-exemples, dont les déodorants aérosol Monoprix à 2,06 euros pour les hommes et 1,88 euro pour les femmes.

L'action des Georgette Sand contre cette «taxe rose» n'est pas passée inaperçue dans les rangs du gouvernement. La secrétaire d'État chargée du Droit des femmes, Pascale Boistard, a ainsi relayé l'existence de cette enquête choc sur son compte Twitter.

.@Georgette_Sand Moi aussi, j'y pense en me rasant :-) #womentax pic.twitter.com/OCauI9iV2w

— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 28 Octobre 2014

La ministre a par ailleurs reçu des «Georgette» le 21 octobre dernier et «semble réfléchir à la mise en place d'une enquête qui permettrait en France de chiffrer cette taxe», rapporte le collectif. Aux États-Unis, le magazine Forbes a récemment évalué à 1400 dollars (1100 €) par an la facture pour les femmes de cette politique de marketing. Selon le Parisien , enfin, Pascale Boistard a alerté le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, sur ce dossier et ce dernier aurait décidé de lancer une enquête sur ces écarts tarifaires.

2 commentaires

  • 03 novembre 15:10

    Pour d'autres ... bah Bruxelle va imposer un égalitarisme démocratique, comme pour les assurances auto. Au bilan les consommateurs vont payer plus (alignement sur les tarifs les plus élevés), les marques (qui seraient fautives) marger plus, etc. Encore un truc où la défense du consommateur (consommatrice en l'occurrence) passe par une plus grande marge des entreprises et moins de pouvoir d'achat du public.


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