Les charges prévisionnelles de service public de l'électricité, destinées en particulier à financer l'essor des énergies vertes, vont grimper de 11% en 2016, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cette inflation va se répercuter directement sur la facture.
Le développement des énergies vertes (solaire, éolien, biomasse…) a un coût et celui-ci se caractérise par ses répercussions directes sur la facture du consommateur. Cet essor est financé en effet par une taxe, la contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui devrait représenter 16 % de la facture moyenne d'un client résidentiel en 2016, contre 15 % jusqu'à présent. Cette progression s'explique facilement: selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), les charges prévisionnelles de service public de l'électricité devraient grimper de 11 % l'année prochaine, à hauteur de 7 milliards d'euros. Par rapport au montant des charges en 2014, cette augmentation atteint 17 %. Dans son communiqué publié jeudi, la CRE précise encore que l'augmentation des charges entre 2014 et 2016 s'explique notamment par le développement des filières photovoltaïque et éolienne, qui représentent respectivement 39 % et 17 % des charges prévisionnelles au titre de 2016.
Guerre de lobbies
Les charges liées à la CSPE, supportées pour l'essentiel par EDF (mais aussi par les fournisseurs alternatifs et les entreprises locales de distribution), intègrent également le soutien à la péréquation tarifaire. Ce système prévoit que quel soit son lieu d'implantation dans l'Hexagone, en ville ou à la campagne, le consommateur paie son électricité au même prix. S'agissant des énergies vertes, rappelons qu'en France elles continuent à être largement subventionnées: autrement dit, EDF rachète à un prix plus élevé la production renouvelable, à charge ensuite pour les pouvoirs publics, en vertu de la loi, de rembourser l'électricien grâce à la CSPE qui fait l'objet d'une ligne spécifique sur la facture. Bref, l'électricien avance les montants destinées à financer la montée en puissance des énergies vertes, avant de pouvoir recouvrir cette dette grâce à une taxe. Dans son communiqué publié jeudi, la CRE souligne ainsi que la dette d'EDF est de mieux en mieux couverte: en effet, le défaut de recouvrement cumulé à fin 2016 est estimé à 3,4 milliards d'euros pour EDF, contre 5,5 milliards en 2014.
Depuis longtemps, les entreprises d'électricité soulignent que ce n'est pas seulement l'électricité qui devrait être mise à contribution mais que la CSPE doit être étendu également au gaz et aux produits pétroliers. Alors que le gouvernement fourbit sa réflexion, on assiste à une intense guerre de lobbies. Pour les gaziers et les pétroliers, il n'est pas question en effet qu'ils soient appelés à la rescousse du système. Pour d'autres en revanche, il semble indispensable que toutes les énergies traditionnelles aient à s'acquitter d'un mécanisme de soutien aux énergies nouvelles.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer