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Le meeting de Macron, un pas de trop pour beaucoup à gauche
information fournie par Reuters 13/07/2016 à 11:48

CRITIQUES À GAUCHE APRÈS LE MEETING D'EMMANUEL MACRON

CRITIQUES À GAUCHE APRÈS LE MEETING D'EMMANUEL MACRON

PARIS (Reuters) - L'échappée d'Emmanuel Macron "jusqu'en 2017 et jusqu'à la victoire" est perçue comme la transgression de trop au gouvernement et à gauche, où l'on s'interroge sur le maintien paradoxal du ministre de l'Economie dans un "système" qu'il conteste.

Emmanuel Macron a frôlé la ligne rouge mardi soir lors d'un premier meeting de son mouvement "En Marche!" à Paris en appelant à cheminer "jusqu'en 2017 et jusqu'à la victoire", sans rien dévoiler de ses intentions pour la présidentielle, et en défiant Manuel Valls en ces termes : "Rien ne nous arrêtera". Irrité au plus haut point par l'émancipation du ministre, le Premier ministre avait lancé mardi à des journalistes, avant le meeting : "Il faut que tout cela s'arrête."

"Le Premier ministre est un homme de clarté et il trouve qu'il y a de l'ambiguïté", a plaidé mercredi sur BFM TV le ministre de la Justice, proche de Manuel Valls.

"Quand j'entends le ministre Macron parler, je pense à Alain Souchon qui a une chanson qui s'appelle 'On avance on avance on avance' et puis quand on lit les paroles, on lit 'on n'a pas assez d'essence pour faire la route dans l'autre sens'. Voilà", a réagi Jean-Jacques Urvoas.

"Moi je trouve que quand on est ministre, on parle au présent, on agit, on ne parle pas au futur et on regarde un peu le passé", a-t-il ajouté.

Lors de son discours fleuve à la Mutualité, salle-symbole de la gauche, Emmanuel Macron a notamment dénoncé les "règles du jeu datées" d'un "système" qui "ne voulait pas changer".

"Je ne vous cache pas que j'ai trouvé un peu facile les critiques anti-système quand on est totalement né du système", a commenté la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, sur France Info.

"UN PERSONNAGE SANS TROP DE LOYAUTÉ"

L'écologiste a toutefois estimé que le "phénomène" Macron traduisait "une envie de beaucoup de nos concitoyens d'avoir une politique qui se modernise".

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s'est montrée beaucoup plus sévère à son égard en critiquant "un personnage (...) sans trop de loyauté", à l'égard de François Hollande notamment.

Elle a dit sa "surprise" que le "système médiatico-politique (...) continue à mettre en avant ce type de profil", "des espèces de personnages" qui ont "une volonté de tuer le père, la mère et les frères et soeurs".

"Il est quand même le pur produit d'un système très français de reproduction d'élites, (...) il est la caricature de ce que (Pierre) Bourdieu décrit comme étant une des faiblesses, un des maux de notre société", a-t-elle lancé.

Parmi les rares soutiens du ministre à s'exprimer mercredi matin dans les médias, le sénateur socialiste François Patriat a estimé qu'il "redonn[ait] du souffle à la politique".

"Il est temps que ça commence parce que le message d'Emmanuel Macron redonne du souffle à la politique", a-t-il dit sur France Info, estimant qu'"En Marche!" atteindrait les 100.000 adhérents fin juillet.

La droite, pour sa part, déplore l'image de "désordre" que renvoie selon elle les initiatives d'Emmanuel Macron.

"C'est un peu ambigu, on ne sait pas très bien s'il est candidat, s'il n'est pas candidat", a dit l'ancien Premier ministre (Les Républicains) Jean-Pierre Raffarin sur RTL.

"Je comprends le Premier ministre, il est clair que tout cela fait désordre", a-t-il ajouté. "Tout cela donne le sentiment que la gauche ne sait pas très bien où elle va".

"On attend des déclarations sur ses dossiers, on n'attend pas des déclarations sur 2017 de la part d'un ministre qui voudrait être à la fois dedans et dehors. On attend de lui des actes, des faits, de la réalité."

(Sophie Louet)

3 commentaires

  • 13 juillet 12:31

    Pour Hidalgo et les autres éléphants du PS, il faut de la loyauté par rapport au Président mais pas par rapport au peuple. Sous prétexte qu'on a été nommé par Hollande, il faudrait renoncer à toute réforme. Enfin un parti qui ose dire les choses en face sans être extrémiste mais même ça est impossible en France. J'espère que Macron bousculera toutes ces anciennes figures d'une politique largement dépassée depuis longtemps avant qu'on soit obligé de subir Le Pen pendant cinq ans !!


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