La gauche manque aujourd'hui de cohérence, d'unité et donc de dynamisme. Or, si nos différences tournent souvent à la polémique, c'est peut-être avant tout parce que nous n'avons pas suffisamment explicité et partagé nos analyses respectives sur ce que sont les véritables enjeux de la période que nous vivons.
J'ai la conviction que nous sommes dans une période de rupture historique, dont l'énoncé est simple : pour la première fois depuis cinquante ans, la question sociale n'est plus l'élément moteur de la structuration du débat politique en France. Non que la question sociale ait été résolue ou qu'elle ne soit plus légitime, puisque les inégalités se sont aggravées ces dernières années. Elle reste un marqueur essentiel de différenciation politique.
Mais, face aux principaux défis de la mondialisation, ce n'est, pour moi, rien de moins que notre modèle de civilisation qui est désormais en jeu. Et cela, sous la forme d'une interrogation centrale, non sur notre identité nationale, mais sur notre communauté de destin, et notamment certains de ses éléments les plus essentiels : notre République, notre appartenance à une unité européenne, la laïcité, les droits de l'homme, le statut des femmes, etc.
C'est cette interrogation que nous adressent les Français, dans les sondages, les études d'opinion, dans leurs interpellations quotidiennes sur le terrain comme dans les résultats des urnes. C'est cette interpellation...
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