La faible inflation va réduire les économies liées au gel des pensions de retraite, qui devraient désormais atteindre 500 à 600 millions d'euros contre plus d'un milliard initialement.
Le gel des pensions de retraite de base devrait rapporter entre 500 et 600 millions d'euros en 2015, soit environ deux fois moins que prévu, a indiqué au Figaro une source proche du dossier. Cette mesure fait partie du plan de 50 milliards d'économies de Manuel Valls, dont 21 milliards étaient escomptés dès 2015. Si le gel rapportera moins qu'attendu, c'est parce que l'inflation sera environ deux fois moins élevée que prévu. «L'année prochaine, là où sur une hypothèse d'inflation de 1,5% on faisait au-delà d'un milliard d'économies par le seul gel de prestations, aujourd'hui ces économies sont remises en cause» , avait d'ailleurs expliqué mardi le ministre des Finances, Michel Sapin, sans préciser le montant de la perte occasionnée.
Les économistes tablent sur une inflation comprise entre 0,7% et 0,5% l'année prochaine. Le mécanisme à l'œuvre est simple. Le montant des économies produites par le gel est calculé en fonction de ce qu'aurait coûté une revalorisation des pensions, calquée chaque année sur l'inflation. Il s'agit donc d'économies par rapport à des dépenses potentielles calculées par Bercy, qui gonflent d'autant plus que l'inflation est forte.
Reste que l'impact du gel des retraites, qui avait déchiré la majorité parlementaire au printemps, s'est réduit comme peau de chagrin depuis sa présentation, en amont du budget rectificatif de la Sécu. Elle devait en effet rapporter initialement 1,3 milliard d'euros, puis 1 milliard après que le gouvernement avait décidé, sous pression de sa majorité, d'épargner les pensions inférieures à 1200 euros. Par ailleurs, la faible inflation, si elle réduit le gain attendu du gel, a aussi, du point de vue du ministère des Finances, son penchant «positif». Elle limitera d'autant la revalorisation des pensions au sortir du gel en octobre 2015. En effet, celle-ci sera calculée à partir des très faibles taux d'inflation 2014 et 2015. Avec le risque potentiel, craignent déjà certains responsables syndicaux, d'une revalorisation zéro et donc la prolongation de facto du gel des pensions pendant un an.
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