Yael Naïm, Nolwenn Leroy et Camélia Jordana aux Invalides rendant hommage aux victimes des attentats de novembre. Puis Johnny Hallyday place de la République, en souvenir des morts semées par les terroristes au cours de l'année 2016. Enfin, un concert (annulé) de Black M pour honorer les héros de la bataille de Verdun. En France, on connaît la chanson. Mais elle n'adoucit plus nos m?urs.
Maintenant que le débat Black M est clos, qu'il nous soit permis d'en ouvrir un autre. Les chanteurs sont-ils nécessaires au recueillement ? Chaque commémoration donne désormais lieu à un spectacle. Les autorités jugent-elles les Français incapables de se souvenir ou de verser une larme sans l'aide d'un artiste. L'hommage, à l'heure du selfie et de la compassion par Periscope, a horreur du silence.
Il lui voue une haine que le grand historien Alain Corbin décrit à merveille dans son Histoire du silence (Albin Michel), empreinte d'une joyeuse érudition. Selon Corbin, nous ne savons plus goûter « la profondeur et les saveurs du silence ». Alors que nos ancêtres le considéraient comme « la condition du recueillement, de l'écoute de soi, de la méditation, de l'oraison, de la rêverie? surtout comme le lieu intérieur d'où la parole émerge ».
Qu'est-ce qui émerge aujourd'hui de nos sons et lumières ? De vaines polémiques, des échanges d'anathèmes. En certaines occasions, il faudrait savoir cultiver...
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