François Hollande et sa majorité ont commis un péché originel que, depuis le début du quinquennat, ils paient chaque jour au prix fort : le renoncement à une grande réforme fiscale. Il est assurément la source de tous les maux qui empoisonnent aujourd'hui l'exécutif et, avec lui, toute la gauche. Pas seulement parce que la refonte de la fiscalité était une promesse de campagne du candidat Hollande. Pas seulement parce qu'un impôt plus juste, plus efficace, plus lisible pour les citoyens et surtout plus redistributif, était la condition sine qua non de l'acceptation de tous à l'effort nécessaire pour redresser l'économie du pays. Mais surtout parce que l'absence d'une telle réforme justifie désormais la défense de tous les intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général. Nicolas Sarkozy clivait la France en deux : riches contre pauvres, jeunes contre vieux, actifs contre "assistés", salariés du privé contre salariés du public. François Hollande, lui, en renonçant à remettre à plat l'impôt sur le revenu et, avec lui, l'ensemble des taxes et contributions, a fait se lever une somme d'intérêts singuliers auxquels parfois il résiste et auxquels, souvent, il cède. Ont ainsi manifesté successivement leur mécontentement, légitime ou non, les cheminots, les pigeons, les retraités, les clubs de football, les Bonnets rouges, les pilotes d'Air France, les taxis, les huissiers, les notaires, les avocats, les pharmaciens... On a...
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