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La zone euro presse Berlin d'accepter des dépenses de relance
information fournie par Reuters 13/10/2014 à 12:33

LA ZONE EURO PRESSE BERLIN D'ACCEPTER DES DÉPENSES DE RELANCE

LA ZONE EURO PRESSE BERLIN D'ACCEPTER DES DÉPENSES DE RELANCE

par Robin Emmott

LUXEMBOURG (Reuters) - La France et l'Italie tenteront, lors de la réunion de l'Eurogroupe au Luxembourg, de convaincre l'Allemagne de la nécessité de relancer l'économie de la zone euro par la dépense publique mais, symbole de l'inertie qui règne, la liste attendue des projets d'investissements ne sera pas prête avant décembre.

Les grands argentiers de la zone euro se réunissent à partir de lundi, et ce pour deux jours, à Luxembourg, dans la foulée de l'assemblée générale du Fonds monétaire international la semaine dernière à Washington, où le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a exclu de "signer des chèques" pour la zone euro.

Un fonds d'investissements d'infrastructures, réunissant des fonds publics et privés, fait figure de compromis mais la première version d'une liste de projets potentiels ne sera pas prête avant décembre, selon un document préparé pour la réunion au Luxembourg.

La santé économique de la zone euro inquiète les dirigeants mondiaux qui redoutent que le bloc décroche encore, seulement deux ans après la crise de la dette, et demandent un assouplissement des règles budgétaires.

Des responsables européens tentent de convaincre les autorités françaises et italiennes de modifier leurs projets de budgets pour 2015 avant de les transmettre à la Commission européenne la semaine prochaine pour éviter un probable jugement négatif de sa part, a-t-on appris de sources européennes.

Les ministres réunis à Luxembourg discuteront également avec les inspecteurs de l'UE et du FMI du projet de la Grèce de sortir du plan d'aide international en 2015, avec un an d'avance sur la calendrier prévu.

En Allemagne, où la récente série noire d'indicateurs suggère une économie en perte de vitessse, Angela Merkel semble ne plus fermer la porte à la dépense publique. La chancelière a déclaré que son gouvernement étudiait les moyens de stimuler l'investissement dans l'économie allemande, qui s'est contractée de 0,2% au deuxième trimestre.

Selon deux sources de la coalition au pouvoir, le gouvernement va réduire ses prévisions de croissance de 2014 et 2015.

Dans l'immédiat, les ministres des Finances misent sur le plan de la Commission européenne et de la Banque européenne d'investissement pour créer une réserve de projets destinés à soutenir les entreprises et le potentiel de croissance, selon un document de l'UE que Reuters a pu parcourir.

L'UE espère que de petites quantités d'argent de la BEI et du budget européen pourront y être allouées.

L'investissement dans le bloc des Vingt-Huit a chuté d'environ 20% depuis 2008, selon

Peu de détails ont cependant filtré sur ce projet, si ce n'est que les ministres veulent y joindre le plus d'investissements privés possible et ont bien accueilli le programme d'investissements de 300 milliards d'euros proposés par le futur président de la Commission, Jean-Claude Juncker.

MARGE DE MANOEUVRE

Jyrki Katainen, qui sera chargé de l'emploi, de la croissance, l'investissement et la compétitivité, a déclaré à Reuters que l'énergie, le transport et l'internet haut débit seraient les priorités.

Une liste de projets, accompagnés de leur plan de financement, doit être présentée en décembre. Lors de la précédente réunion de l'Eurogroupe, en septembre à Milan, les ministres avaient prévu de la publier en octobre à Luxembourg.

La France et l'Italie, respectivement les deuxième et troisième économies de la zone euro, comptent sur l'Allemagne pour augmenter ses dépenses publiques alors que Paris et Milan sont sous le feu de la Commission européenne pour réduire leurs dettes et déficits jugés trop élevés.

A la suite de la crise des dettes souveraines, la zone euro a resserré ses règles budgétaires et tente de contraindre ses membres à vivre selon leurs moyens. La Commission peut désormais rejeter des budgets nationaux.

La Banque centrale européenne (BCE) et le FMI ont cependant fait écho aux demandes de la France et de l'Italie en appelant les pays à recourir, prudemment, à la dépense publique pour éviter une nouvelle récession dans la zone euro.

Ces appels visent l'Allemagne, qui dispose de la marge de manoeuvre nécessaire. La première économie du bloc a enregistré au premier semestre 2014 son plus gros excédent budgétaire depuis la réunification.

"Pour les gouvernements qui ont la marge budgétaire nécessaire, cela fait sens de le faire. Vous déciderez à quels pays s'adresse cette phrase", a déclaré le président de la BCE Mario Draghi à Washington.

Les dirigeants de la zone euro se réuniront en sommet le 24 octobre à Bruxelles.

(Mathilde Gardin pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)

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