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La pollution, nouvel argument de vente des marques de cosmétiques
information fournie par Le Figaro 01/03/2017 à 06:00

«Bouclier urbain, «brume anti-pollution», «crème anti-pollution»... Les marques de cosmétiques surfent sur les pics de pollution pour multiplier leurs ventes.

41 % des Françaises reconnaissent que les facteurs environnementaux comme la pollution affectent la peau, selon le cabinet d'études Mintel. Les marques ne l'ignorent pas, les produits dits «anti-pollution» se sont multipliés ces dernières années. À l'instar des sprays protecteurs Bouclier Urbain de Noscidosci, qui «permettent de lutter contre la pollution, le périph', l'eau calcaire, la clim', le chauffage, la balade en ville, le métro...». Ils sont commercialisés autour de 20 euros. Ou encore la brume anti-pollution de la marque Ren (environ 15 euros). Dior propose également, pour environ 50 euros, son bouclier «City Defense», un sérum «anti-adhésion, anti-pénétration et anti-oxydant». Des produits existent aussi pour le maquillage et les cheveux.

Plusieurs distributeurs, dont Nocibé, ont observé une augmentation des ventes de ces produits lors des pics de pollution de fin 2016. «Cette vague marketing surfe sur les annonces très médiatisées et anxiogènes des pics de pollution», estime Laurent Misery, dermatologue au CHU de Brest, selon qui ces «boucliers urbains» n'auraient aucun effet sur la peau. Aucun laboratoire n'a montré l'efficacité des produits sur les conséquences de la pollution ou même sur le fait que les polluants pénètrent dans la peau, affirme le spécialiste. «Les seuls effets démontrés de la pollution sur la peau sont des effets accélérateurs du vieillissement cutané.»

Une «mode venue d'Asie»

Certains grands groupes industriels ont mené des recherches, comme L'Oréal, qui a publié deux études scientifiques sur l'impact de la pollution sur la peau de centaines de femmes au Mexique et en Chine. Ces études concluent que la pollution a un effet très néfaste sur la peau avec une baisse de l'hydratation, une augmentation de la production de sébum, l'apparition de squames et une barrière cutanée affaiblie. «Les produits anti-pollution ne sont pas un élément de marketing et les effets de la pollution sont avérés et de nombreuses publications scientifiques le prouvent», défend pour sa part Edouard Mauvais Jarvis, directeur scientifique de Parfums Christian Dior. Il admet toutefois qu'il n'existe aucune étude sur les effets à long terme.

Ces produits sont très développés en Asie. En Chine, par exemple, la troisième préoccupation majeure de la population est la pollution. «Beaucoup de marques développent des produits anti-pollution en Europe à la suite d'une mode venue d'Asie», confirme Laurent Misery. Un constat partagé par le directeur scientifique de Parfums Christian Dior, qui cite notamment le cas de la gamme One Essential. «C'est l'augmentation de la pollution et en particulier en Asie qui a accéléré le succès de notre gamme et a orienté son développement», explique-t-il.

La marge de progression reste énorme. Toutes marques et tous marchés confondus, ces produits anti-pollution ne représentent pour l'instant que 1% des produits de beauté lancés au niveau mondial.

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