Au bout du fil, l'attachée de presse affirme, sûre d'elle : « La variété de tomate mise au point par mon client espagnol est le résultat d'une longue sélection. La Monterosa a le goût de l'authentique. Venez les goûter au Salon de l'alimentation. » Je n'ai pas pu le faire. Un bon journaliste aurait demandé le dossier de presse pour le copier-coller, emballé à l'idée d'une tomate d'hiver produite en masse et enfin bonne. Mais un « mauvais » journaliste comme moi joue les emmerdeurs. Je demande à recevoir la merveille des merveilles pour organiser un test à l'aveugle. « Chiche », me répond l'attachée de presse.
« Aucun goût ! Farineuse ! Remplie d'eau ! »
Ce lundi, je reçois un cageot entier de tomates. Elles sont d'un rose foncé, bien fermes. Je les hume : rien ! J'en coupe une en deux : pleine d'eau et de pépins. Cela démarre mal. Pour effectuer le test à l'aveugle, j'achète de bonnes tomates en grappes et quelques-unes de la pire variété au marchand de légumes du coin de la rue. Une quinzaine de confrères se prêtent au jeu avec sérieux. Le résultat est stupéfiant, inattendu. La fière Monterosa ibérique fait la quasi-unanimité. Douze des goûteurs la classent? bonne dernière. « Aucun goût ! Farineuse ! Remplie d'eau ! »
C'est cela, l'« explosion de couleur et de saveur » vantée par le producteur espagnol ? Il y a un truc. Soit, il nous a...
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