Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La junte libère le président de transition au Burkina Faso
information fournie par Reuters 18/09/2015 à 15:06

LA JUNTE AU POUVOIR AU BURKINA FASO LIBÈRE LE PRÉSIDENT DE TRANSITION

LA JUNTE AU POUVOIR AU BURKINA FASO LIBÈRE LE PRÉSIDENT DE TRANSITION

par Mathieu Bonkoungou et Nadoun Coulibaly

OUAGADOUGOU (Reuters) - Le général Gilbert Diendéré, chef de la junte militaire qui s'est emparée du pouvoir au Burkina Faso, a annoncé vendredi la libération du président de transition Michel Kafando et de deux ministres de son gouvernement, deux jours après leur arrestation.

Michel Kafando est en bonne santé, a déclaré le général Diendéré à des journalistes avant de préciser que le Premier ministre burkinabé par intérim, Yacouba Isaac Zida, restait assigné à résidence.

A Ouagadougou, la capitale, les forces de sécurité ont tiré en l'air dans la matinée pour disperser des manifestants qui bloquaient plusieurs rues à l'aide de pneus enflammés. Les manifestants réclamaient la libération de Kafando et la tenue des élections présidentielle et législatives comme prévu le 11 octobre.

Le général Diendéré doit rencontrer dans la journée le président sénégalais Macky Sall, qui préside actuellement la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et doit mener une médiation avec son homologue béninois Thomas Boni Yayi.

Le coup d'Etat à Ouagadougou a été condamné par les Etats-Unis, la France, ancienne puissance coloniale, et les Nations unies, qui ont réclamé la reprise du processus de transition démocratique.

La garde présidentielle du Burkina Faso a annoncé jeudi la dissolution du gouvernement de transition et la création d'un "conseil national pour la démocratie" dirigé par Diendéré, qui a été pendant 27 ans le bras droit de l'ancien président Blaise Compaoré, renversé par des manifestations en octobre 2014.

Les frontières terrestres et aériennes du pays, qui avaient été fermées jeudi, ont été rouvertes et les nouveaux dirigeants burkinabés ont affirmé ne pas vouloir rester longtemps au pouvoir.

MÉDIATION

"Le conseil national pour la démocratie accepte le principe d'une médiation et réaffirme son intention de pas rester longtemps au pouvoir", précise un communiqué lu à la télévision nationale, avant l'ouverture des discussions avec la Cédéao.

Au moins trois personnes ont été tuées et une soixantaine d'autres blessées à Ouagadougou jeudi après le coup d'Etat, selon des sources médicales.

Interrogé jeudi sur France 24, le général Diendéré a assuré que Blaise Compaoré n'avait joué aucun rôle dans le putsch. "Je n'ai pas eu de contact avec lui, ni avant ni même après, il ne m'a pas appelé, je ne l'ai pas appelé non plus", a-t-il dit.

Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), que commande le général Diendéré, n'a jamais cessé d'intervenir dans la vie politique du pays depuis la destitution de Blaise Compaoré, contraint de quitter le pouvoir en octobre 2014 sous la pression de manifestants qui refusaient sa tentative de se maintenir en place en modifiant la Constitution.

En début de semaine, une commission du gouvernement de transition avait recommandé sa dissolution.

Dans son rapport remis au Premier ministre, la commission décrivait le régiment de 1.200 hommes comme "une armée au sein de l'armée". En février, le RSP avait tenté de forcer le Premier ministre à démissionner parce que celui-ci avait l'intention de réduire ses effectifs.

Personnage au physique imposant (il mesure près de deux mètres), maître dans le renseignement, Gilbert Diendéré, qu'un analyste de l'International Crisis Group présente comme "une sorte de J. Edgar Hoover burkinabé", est connu pour sa discrétion et pour son aptitude à manoeuvrer en coulisses. Conseiller militaire particulier de Blaise Compaoré, il a joué un rôle déterminant dans la libération d'otages occidentaux détenus pas des groupes islamistes au Sahel.

Sous la présidence de Compaoré, le Burkina s'était imposé comme un partenaire privilégié de la France et des Etats-Unis dans la lutte contre les activistes liés à Al Qaïda. Le pays a notamment accueilli les 220 membres des forces spéciales françaises de l'opération Barkhane basés à Ouagadougou.

(Avec Joe Penney; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer