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La grogne monte chez les militants de la CFDT
information fournie par Reuters 03/10/2017 à 16:07

LA GROGNE MONTE CHEZ LES MILITANTS DE LA CFDT

LA GROGNE MONTE CHEZ LES MILITANTS DE LA CFDT

par Caroline Pailliez

PARIS (Reuters) - Le mécontentement gronde chez les militants de la CFDT qui ont fait vivement savoir à leur direction mardi qu'ils n'adhéraient pas à la décision confédérale de ne pas manifester contre la réforme du Code du travail.

La CFDT, qui a refusé de répondre à l'appel aux mobilisations de la CGT les 12 et 21 septembre derniers malgré sa déception face aux ordonnances, a essuyé les critiques de ses adhérents lors du grand rassemblement militant qui a réuni plus de 10.000 personnes à Paris.

"Vous ne dites pas que c'est inadmissible. Vous employez trop des mots modérés. Je suis désolée, ce qui se passe là est inadmissible. Il faut vraiment qu'on ait une position plus ferme", a dit Pascale Meunier, délégué syndicale centrale dans le groupe Orange, lors d'un débat qui lui a permis, ainsi qu'à une trentaine d'autres militants, de poser des questions à des membres de la commission exécutive.

Même discours de la part de Jean-Luc Kirschving de Bétor-Pub, un syndicat de la CFDT dans le secteur de la publicité.

"Mon syndicat a beaucoup attendu une action vigoureuse de la confédération pour contrer ces ordonnances. Nous ne l'avons pas vue venir", a dit celui qui a manifesté les 12 et 21 septembre.

Norbert Raffolt, secrétaire général de Symnes, un syndicat de la métallurgie à Paris, réclame un changement de ton de la part de sa centrale.

"On demande de sortir de cet autisme qui consiste à dire, 'on a pris la bonne décision et on l'assume jusqu'au bout'", a-t-il dit. "Aujourd'hui, vous entendez dans la salle que la base vous dit 'il faut bouger, il faut apporter une réponse qui est différente'".

La CFE-CGC, qui n'appelait pas à manifester lors de la présentation des ordonnances le 31 août, a changé de discours mardi dernier après avoir consulté ses adhérents.

Le bureau confédéral de Force ouvrière, lui aussi opposé aux manifestations, a été sommé vendredi par le comité confédéral national (CCN), "Parlement" constitué des fédérations et unions départementales, de durcir le ton.

Seules la CFDT et la CFTC campent sur leurs positions.

MISER SUR LES AUTRES RÉFORMES

"Nous sommes la seule organisation aujourd'hui qui a su faire des propositions et être dans la concertation réellement", a justifié la secrétaire nationale de la CFDT, Marylise Léon, lors du débat.

"Tout ceux qui dès mi-juin avaient déjà décidé d'une action, j'aime autant vous dire qu'ils ne se sont absolument pas investis dans les concertations."

Pour la secrétaire générale adjointe, Véronique Descacq, le positionnement de la centrale, qui est "celui qui obtient des résultats, celui qui s'engage", permettra de peser davantage lors des prochaines concertations sur la réforme de la formation professionnelle et de l'assurance chômage.

Marylise Léon abonde dans le même sens. "Se mettre aujourd'hui dans le camp de la rue, c'est renoncer à toute idée et possibilité de pouvoir peser dans tout ce qui nous attend par la suite", a-t-elle ajouté.

Mais la réponse ne satisfait pas. Certains militants estiment même que la position de la CFDT lui coûtera des places lors des prochaines élections syndicales dans les entreprises.

"Je crois que nous sommes ici aujourd'hui ici pour célébrer la fait que la CFDT soit devenu le syndicat premier sur la branche du privé", a dit Frédéric Boloré, délégué syndical pour dans l'entreprise Capgemnini. "Je ne suis pas persuadé qu'au rythme que ça prend aujourd'hui, dans quatre ans, on soit encore capable de faire la même fête."

La CFDT assure que lorsqu'elle l'estime nécessaire, elle est présente dans la rue pour manifester. Ce sera le cas le 10 octobre pour la mobilisation des fonctionnaires contre le gel de leur rémunération et la hausse de la CSG. L'ensemble des organisations syndicales ont décidé d'y participer.

Laurent Berger, qui sera en déplacement, participera ainsi à une manifestation à la Roche-sur-Yon, en Vendée.

(Edité par Sophie Louet)

5 commentaires

  • 03 octobre 17:17

    Ces syndicats ont pour but de porter la bonne parole : il n'y pas moyen de faire autrement ! De tous temps certains se sont rangés du côté des puissants . La plupart du temps ceux ci ont su leur être reconnaissant .


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