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La Grèce va demander une prolongation de l'aide financière
information fournie par Reuters 18/02/2015 à 16:57

LA GRÈCE VA DEMANDER UNE PROLONGATION DE L'AIDE FINANCIÈRE

LA GRÈCE VA DEMANDER UNE PROLONGATION DE L'AIDE FINANCIÈRE

par George Georgiopoulos et John O'Donnell

ATHENES/FRANCFORT (Reuters) - La Grèce demandera jeudi à ses partenaires de la zone euro une prolongation pour une durée de six mois d'un "accord de prêt", bien que l'Allemagne assure qu'aucune solution de ce type ne soit envisagée et qu'elle exige toujours le respect par Athènes des termes du programme d'aide existant.

L'initiative grecque, confirmée par un porte-parole du gouvernement, reflète la volonté du nouveau Premier ministre Alexis Tsipras d'opérer une distinction entre l'aide financière et les conditions qui lui ont été associées jusqu'à présent.

La demande, qui avait dans un premier temps été annoncée pour mercredi, vise à garantir une bouée de sauvetage à la Grèce, le temps de conclure un nouvel accord sur sa dette, sans mettre en oeuvre les politiques d'austérité exigées en retour par les créanciers réunis au sein de la "troïka" (Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne).

On ignore toutefois si les 18 autres pays de la zone euro, qui ont rejeté cette formule lors d'une réunion de l'Eurogroupe lundi, considéreront cette fois que le geste grec est suffisant pour reprendre des négociations.

Dès mardi soir, le ministre allemand des Finances a écarté un marchandage de ce type. "Il ne s'agit pas de prolonger un programme de crédit mais de savoir si le plan d'aide actuel sera bouclé, oui ou non", a dit Wolfgang Schäuble, un conservateur, à la chaîne de télévision allemande ZDF.

"LE PROGRAMME EST MORT LE 25 JANVIER"

Son homologue de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a en revanche interprété mercredi le geste du gouvernement grec comme une volonté de négocier.

A Paris, Michel Sapin a déclaré que la France ferait "tout" pour qu'un accord soit rapidement conclu avec la Grèce.

"Il faut trouver la solution qui permette à la Grèce d'avoir toute sa place dans l'Europe et à l'Europe de tenir compte des choix qui ont été faits par le peuple grec", a dit le ministre français des Finances, en évoquant l'"échec politique grave" que constituerait une sortie de la Grèce de la zone euro.

Le porte-parole du gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, a souligné que la requête d'Athènes ne porterait que sur la question de la dette. L'Eurogroupe a donné jusqu'à vendredi à la Grèce pour solliciter une prolongation du programme lui-même, qui expire le 28 février.

"Les délibérations se poursuivent pour trouver un terrain d'entente, nous voulons croire que nous sommes sur la bonne voie", a-t-il ajouté. "Nous ne céderons pas sur certains points que nous considérons comme des lignes rouges. Le programme (d'aide) est mort le 25 janvier."

Ce jour-là, cinq ans après le déclenchement de la crise de la dette, les Grecs ont porté au pouvoir le parti Syriza, qui a promis de tourner la page du programme d'aide de 240 milliards d'euros, de revenir sur les mesures d'austérité et de libéralisation de l'économie mises en oeuvre dans ce cadre et de cesser toute coopération avec la "troïka", honnie par une partie de la population.

Malgré l'opposition allemande, le marché obligataire a bien réagi aux déclarations grecques, comme en témoignaient la baisse des rendements des obligations d'Etat grecques et d'autres pays de la zone euro mal notés.

Sans aide financière, la Grèce pourrait rapidement se retrouver à court d'argent car elle va être confrontée en mars à des échéances de remboursement de créances du FMI. Une telle situation pourrait la contraindre à sortir de la zone euro.

"PHASE CRUCIALE"

Alexis Tsipras a jugé mercredi que les négociations étaient entrées dans une "phase cruciale". Il a assuré que l'hostilité de son gouvernement aux politiques d'austérité était de plus en plus partagée en Europe.

"Il y a eu des manifestations à travers l'Europe pour soutenir les initiatives prises par la Grèce et nous sommes parvenus pour la première fois via des contacts avec des dirigeants étrangers à susciter une position favorable à l'égard de nos demandes", a dit le Premier ministre grec.

Mardi, devant les parlementaires de Syriza, Alexis Tsipras a affiché sa détermination à appliquer le programme pour lequel il a été élu. Il a notamment annoncé une accélération des travaux parlementaires sur l'annulation des mesures de libéralisation du marché du travail prises par son prédécesseur conservateur.

L'Allemagne, soutenue par d'autres pays, exerce des pressions à un autre niveau que politique.

Selon des sources au fait de la situation, la Bundesbank n'est pas favorable à ce que la BCE augmente la fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques, fragilisées par des retraits massifs des déposants depuis plusieurs semaines.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE devait se réunir mercredi à partir de 15h00 GMT à Francfort pour examiner ce mécanisme d'accès aux liquidités d'urgence, baptisé ELA. Il est peu probable qu'elle abaisse le plafond de ce dispositif mais l'absence de relèvement constituerait déjà une mauvaise nouvelle pour les établissements grecs qui ont déjà largement puisé dans les 65 milliards d'euros mis à leur disposition.

La situation, notamment son caractère d'urgence, suscitent l'inquiétude de certains dirigeants.

"Nous constatons que la situation économique et financière ne s'améliore toujours pas, nous voyons des tendances inquiétantes", a dit Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro et du dialogue social.

(Avec Renee Maltezou, Costas Pitas, Angeliki Kontantou et Deepa Babington à Athènes, Jan Strupczewski à Bruxelles, Caroline Copley à Berlin et Paul Carrel à Francfort, Elizabeth Pineau, Jean-Batpiste Vey et Yann Le Guernigou à Paris; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Patreick Vignal)

3 commentaires

  • 18 février 16:28

    J'avoue que si jamais nos représentants acceptaient cela, je bascule dans le camp des anti européens.


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