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La crise au Venezuela n'épargne pas le géant pétrolier PDVSA
information fournie par Reuters 09/08/2017 à 16:02

LA CRISE AU VENEZUELA N'ÉPARGNE PAS LE GÉANT PÉTROLIER PDVSA

LA CRISE AU VENEZUELA N'ÉPARGNE PAS LE GÉANT PÉTROLIER PDVSA

par Alexandra Ulmer

CARACAS (Reuters) - La crise politique qui secoue le Venezuela n'épargne pas la plus grande entreprise nationale, PDVSA, et augure mal de la capacité de l'Etat à continuer à pouvoir compter sur la manne pétrolière.

Le Venezuela possède les plus importantes réserves de brut de la planète et le régime du président Nicolas Maduro, comme ses prédécesseurs, compte sur PDVSA pour alimenter les caisses de l'Etat. La production de pétrole du pays devrait néanmoins tomber cette année à son niveau le plus bas en vingt-cinq ans.

Et, au vu de la déliquescence qui semble se propager dans une entreprise désormais aux mains de "politiques", les pires scénarios peuvent être envisagés, si l'on en croit des employés actuels ou passés de PDVSA et des responsables de l'industrie pétrolière à l'étranger interviewés pour cet article.

"C'est un désastre à tous les niveaux, et en plus il faut qu'on applaudisse", résume un employé, qui ne souhaite pas être identifié de crainte de représailles.

La nouvelle direction de PDVSA nommée au mois de janvier, hormis son président, ne cache pas ses préférences politiques et les employés sont cordialement invités à assister aux meetings du Parti socialiste au pouvoir.

Directeurs et chefs de service ont menacé de renvoi tous ceux qui ne seraient pas allés voter le 30 juillet pour élire l'Assemblée constituante, que le président Maduro présente comme la seule institution en mesure de sauver le pays du chaos.

Que PDVSA, souvent considérée comme un Etat dans l'Etat, soit au service du pouvoir en place, et minée par la corruption, n'est pas nouveau. Ce qui l'est, c'est l'ampleur.

Le président de PDVSA s'appelle Eulogio Del Pino. Ce diplômé de Stanford est reconnu par ses pairs pour ses compétences.

Le problème est que ce n'est pas vraiment lui qui tient les commandes, explique-t-on au sommet de la hiérarchie de la compagnie et de source gouvernementale.

JEUNES ET SANS EXPÉRIENCE

Le véritable patron est le ministre du Pétrole, Nelson Martinez, ancien directeur de l'entreprise de raffinage Citgo, filiale de PDVSA implantée aux Etats-Unis.

Il a pour lui d'être un proche du président Maduro et c'est lui aujourd'hui, et pas Eulogio Del Pino, qui négocie directement les gros contrats de PDVSA à l'étranger.

Deux autres hauts responsables de PDVSA ont un CV politique marqué, le chef de la division négoce, Ysmel Serrano, un ancien proche collaborateur du vice-président Tareck el Aissami, et Simon Zerpa, vice-président chargé des finances, considéré comme un protégé du président Maduro.

L'arrivée ces derniers mois à la tête de Petroleos de Venezuela SA de ces managers jeunes et inexpérimentés, et les luttes internes, ne sont pas sans conséquence pour la bonne marche de l'entreprise, dit-on dans les milieux pétroliers.

Il n'est pas rare, désormais, d'attendre des heures à un rendez-vous conclu avec des représentants de l'entreprise. Des décisions apparemment simples prennent un temps fou à être mises en oeuvre.

"La plupart du temps, les cadres ne répondent même pas au téléphone ou aux e-mails", se plaint un représentant d'une compagnie étrangère liée par contrat à PDVSA. "C'est vraiment surprenant de voir que certains managers sont si jeunes et si inexpérimentés."

Il n'est pas rare que le chargement d'un pétrolier à quai prenne de trente à quarante jours. Il n'en fallait que deux ou trois il y a encore quelques années. Les raffineries fonctionnent à un niveau très éloigné de leurs capacités.

On estime, de même source, que si les Etats-Unis, dans la panoplie de sanctions dont ils disposent envers le Venezuela, décidaient de s'en prendre au secteur pétrolier, le coup serait très rude pour PDVSA.

En attendant, dans l'imposant bâtiment de verre qui abrite le siège de l'entreprise, une forme de gangrène se propage.

Les employés se plaignent que les ascenseurs sont presque tous en panne, que leurs véhicules sont vandalisés sur le parking. Le papier et l'encre, quand il y en a, servent à faire des affiches politiques. Et il n'y a même plus de papier hygiénique dans les toilettes.

(Avec Marianna Parraga à Houston, Gilles Trequesser pour le service français, édité par Tangi Salaün)

4 commentaires

  • 09 août 19:00

    "Le Venezuela possède les plus importantes réserves de brut de la planète " : on avait aussi compris qu'il n'y a pas besoin d'etre competent pour etre journaliste.


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