Le 26 novembre, au cimetière rennais de l'Est, Jean-Yves Le Drian viendra saluer la mémoire d'un illustre inconnu. On aura mis exactement un siècle pour rendre à Francis Simon ce qui appartient à Francis Simon?: l'invention du soldat inconnu. Ce jour-là, le ministre de la Défense aura pour défi de renouer avec les accents lyriques que ce vice-président du Comité du souvenir français de Rennes eut au même endroit le 26 novembre 1916?: «?Pourquoi la France n'ouvrirait-elle pas les portes du Panthéon à l'un de ces combattants ignorés morts bravement pour la patrie, avec, pour inscription sur la pierre, deux mots?: UN SOLDAT ? deux dates?: 1914-1917??? » Car le riche imprimeur espérait alors, comme ses compatriotes, qu'on en aurait fini avec la boucherie l'année suivante.
Le 26 novembre 1916, Francis Simon assume son rôle de dirigeant local d'une association, Le Souvenir français, créée en 1887 à Neuilly-sur-Seine par un Alsacien pour entretenir les tombes des soldats tombés pendant la guerre de 1870. C'est Serge Barcellini, actuel président de l'association, forte encore de 200 000 membres, qui a attiré l'attention du gouvernement sur le cas Francis Simon. À l'époque, celui-ci avait de bonnes raisons de proposer cet hommage nouveau. Jusqu'à la mise en place des plaques militaires en 1915, le nombre de soldats tués non identifiés fut faramineux. Les cimetières en zone de guerre étaient encore inaccessibles,...
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