L'avantage, quand on a été maire de Florence, c'est qu'on peut tremper sa plume dans le mythe de la Renaissance. Pour illustrer devant le Parlement transalpin ses ambitions européennes à la veille du semestre sous présidence italienne de l'Union, Matteo Renzi a mis à contribution son glorieux compatriote Dante Alighieri. "À la Renaissance, le florin [la monnaie de Florence, NDLR] était l'équivalent de l'euro ou du dollar d'aujourd'hui. Autour du florin, on a construit une économie prospère sans laquelle ni l'art florentin ni Dante n'auraient existé. C'est la démonstration que la finance ne doit pas prendre la croissance en otage."
Pour Matteo Renzi, au contraire des ducs de Toscane, l'Europe a commis une erreur en pensant que la monnaie unique suffirait à assurer son intégration. "La stabilité financière sans croissance devient de l'immobilisme." Pas question pour autant de violer les règles des traités. Le président du Conseil a rappelé que l'Italie respectait la limite des 3 % du déficit budgétaire et que les premiers États à dépasser cette limite furent la France et... l'Allemagne. Mais il prône l'utilisation des marges de flexibilité inscrites dans les traités. "Ceux qui violent les traités sont ceux qui ne parlent que de stabilité, et pas de croissance." Et il met en garde contre les risques politiques d'une Europe uniquement financière. "Le résultat des élections européennes est une sonnette d'alarme. Les conservateurs qui ne veulent...
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer