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Intermarché s'engage en faveur d'une pêche responsable
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/02/2017 à 18:40

La Scapêche, premier armateur français de pêche fraîche et filiale du groupement des Mousquetaires (Intermarché, Netto) a annoncé qu'elle renonçait à la pêche en eaux profondes à l'horizon 2025. 50 millions d'euros viennent d'être investis pour moderniser la flotte et favoriser la pêche cotière. Une victoire pour les ONG, dont Bloom qui se bat depuis des années pour sauvegarder la biodiversité.

Intermarchés'engage en faveur d'une pêche responsable

Intermarchés'engage en faveur d'une pêche responsable

Plan pêche durable 2025

"Le plan pêche durable 2025 d'Agromousquetaires a pour but de faire entrer la pêche de plain-pied dans le 21ème siècle" a déclaré Didier Duhaupand, président d'Agromousquetaires.
Retour sur un changement de cap de la part de l'enseigne de supermarchés.
Dès sa création en 2004, l'ONG Bloom s'attaque à la flotte d'Intermarché Scapêche qui est la première dans le chalutage de fond. Ces grands filets qui raclent et détruisent les profondeurs des océans sont dans le collimateur de l'ONG et de la justice... Celle-ci condamne Intermarché en 2012 pour publicité mensongère. L'enseigne ne pourra plus prétendre pratiquer une pêche responsable tant qu'elle continuera le chalutage profond. Un accord est alors trouvé entre l'ONG et l'armateur en 2014. Ce dernier s'engage dès 2015 à ne plus chaluter au-delà de 800 mètres de fond. Un nouveau pas est franchi en mars 2016 lorsque la Scapêche annonce l'arrêt de la commercialisation des espèces de grand fond à l'horizon 2025.

Copropriété avec les pêcheurs

Pour mettre en place son grand plan, la Scapêche doit totalement recomposer sa flotte qui n'a longtemps compté que des chalutiers de grand fond. L'armateur a donc décidé d'investir 50 millions d'euros pour opérer cette transition. Les chantiers sont nombreux. Pour abandonner progressivement la pêche et la commercialisation du grenadier, du sabre et de la lingue bleue, les 3 espèces de grand fond, Intermarché (et Netto) doivent trouver d'autres produits. Pour obtenir de nouveaux droits de pêche, la Scapêche a deux options : l'octroi de droits non utilisés par d'autres producteurs ou le rachat de bateaux. Pour ce faire, elle a crée la Scopale, en avril 2015, aux côtés d'une coopérative maritime et d'un autre armateur. Elle investit ainsi, en copropriété avec des artisans pêcheurs, dans de nouveaux navires modernes, polyvalents et économes en énergie. En pratique, la Scopale détient les 2/3 du capital de chaque bateau, le tiers restant appartenant à l'artisan pêcheur. De plus, le groupe des Mousquetaires garantit au pêcheur un débouché au prix du marché. L'autre grand chantier consistera à inciter le consommateur à privilégier, comme pour les fruits et légumes, les poissons de saison, afin de favoriser le renouvellement des stocks.

Une urgence pour la biodiversité

Si les poissons d'eau profonde ne pesaient plus que 16% de l'activité de la Scapêche en 2015, contre 41% dix ans plus tôt, le mal est déjà fait. Selon l'étude d'impact de la commission européenne, 21 des 54 espèces de poissons d'eau profonde sont considérés comme épuisées ou en risque d'épuisement. Par ailleurs 81% des requins profonds ont été capturés par des chalutiers profonds. Un désastre que l'ONG Bloom dénonce depuis de nombreuses années et dont les consommateurs ont pris conscience. Un sondage BVA commandé par l'organisation révélait en 2013 que 71% des français souhaitaient que François Hollande soutienne l'interdiction du chalutage profond.
Intermarché semble avoir entendu le message et la fondatrice de Bloom a salué l'initiative "d'Intermarché d'opérer une mutation aussi profonde et difficile". Claire Nouvian a assuré l'enseigne que son ONG l'"accompagnera gratuitement pour inventer ce modèle de pêche durable".

Trucs et astuces

Preuve de sa bonne foi, la Scapêche a renoncé à demander une certification MSC pour la pêche d'espèces de grand fond. Ce label durable "Marine Stewarship Council", auquel elle aspirait début 2015, aurait permis à l'armateur de justifier la poursuite de sa pêche en eau profonde.

1 commentaire

  • 20 février 19:33

    C'est encore maintenant les pires. Ils draguaient dans les eaux les plus profondes en ratissant/détruisant les fonds pour retirer assez peu.


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