C'est le genre de dossier qu'un président de tribunal déteste voir arriver dans sa salle d'audience. L'histoire d'une fonctionnaire qui poursuit en citation directe - c'est-à-dire sans instruction malgré des faits très compliqués - tout l'état-major de la Poste. Six prévenus, dont l'ex-patron Jean-Paul Bailly et la Poste elle-même, ont ainsi dû répondre devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris de harcèlement moral et de discrimination "systémisée". Il ne leur est pas reproché de s'être rendus coupables de ces actes, mais plutôt d'avoir laissé se dégrader la situation d'une de leurs postières. Astrid Herbert-Ravel, la quarantaine, cursus brillant à l'École normale supérieure des postes et télécommunications (ENSPTT), dit avoir été placardisée durant dix ans, de 2002 à 2012, aux ressources humaines et au service du logement social de la Poste (SLP). Sans autre évolution de carrière que quelques missions sporadiques dénuées d'intérêt, entre dépressions et congés maternité. La Poste aura même été jusqu'à la "dispenser d'activité", un statut qui, pour faire bref, est une invitation à rester chez soi tout en étant payé. Et qui, jusqu'à preuve du contraire, ne figure nulle part dans le code du travail.Les prévenus ne se sont bien sûr pas tous déplacés. Seul Jean-Yves Petit, directeur du développement social, a été envoyé au charbon. Les autres ont préféré suivre le procès depuis le siège parisien...
9 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer