Gare de Doncaster, dimanche après-midi, des flics partout. Musculeux et flegmatiques, ils filtrent l'accès aux quais dans l'espoir de mettre la main sur une bande de jeunes qui ont ravagé un café de la périphérie quelques heures plus tôt. C'est presque la routine dans cette ville moyenne du Yorkshire que David Cameron avait cité, il y a cinq ans, comme exemple d'une "société en miettes", conséquence, selon lui, d'une décennie de gouvernements travaillistes successifs.
Doncaster ou la malédiction du charbon
Tout ici témoigne d'une précarité collective que l'immense centre commercial inauguré il y a quelques années ne parvient pas à masquer. Selon les données collectées par l'observatoire des politiques publiques Oneplace - qui situe Doncaster parmi les dix villes les plus pauvres du Royaume-Uni -, le chômage, l'obésité, les violences liées à l'alcoolisme et la criminalité sont supérieurs à la moyenne nationale. À l'inverse de l'espérance de vie... Et mauvaise réputation avec ça. Le mandat de l'ancienne équipe municipale avait été entaché par un scandale de corruption. En 1999, la ville avait même été le cadre d'un fait divers sordide, des enfants d'une dizaine d'années ayant torturé et laissé pour morts deux de leurs camarades, au motif qu'ils n'avaient "rien d'autre à faire".
La houille assurait la prospérité de la ville depuis la révolution industrielle, mais cet âge d'or a pris fin dans les années 80 au terme...
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