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Grâce à la concurrence, le prix du billet d'autocar est en chute libre
information fournie par Le Figaro 15/02/2016 à 06:00

INFOGRAPHIE - Depuis l'entrée en vigueur de la loi Macron, les tarifs des voyages en car ont chuté de près de moitié. Les consommateurs devraient profiter de ces prix attractifs quelques années avant qu'inévitablement, ils ne remontent.

Voyager en autocar n'a jamais été aussi bon marché dans l'Hexagone. Le prix des billets a chuté de 43% depuis la libéralisation du marché dans le cadre de la loi Macron, entrée en vigueur en août dernier, selon le comparateur québécois Busbud. Auparavant similaire à des pays comme le Royaume-Uni ou l'Espagne, le prix du voyage à l'heure en France est passé de 4,80 euros en juin 2015 à 2,70 euros début février, l'un des tarifs les plus bas au monde.

Il faut dire que le nombre de nouvelles destinations a plus que doublé en six mois. Les opérateurs jouent sur les prix pour attirer une clientèle encore vierge. Le big five (Isilines, Flixbus, Megabus, Ouibus et Starshipper) a ouvert près de 700 nouvelles liaisons de plus de 100 kilomètres, selon l'Observatoire des marchés de l'ARAFER, l'Agence de régulation des activités ferroviaires et routières, et c'est sans compter les liaisons courtes, elles aussi libéralisées depuis la mi-octobre.

Les prix vont remonter

«Pour l'instant les opérateurs font des prix d'appel pour amasser des parts de marché, mais ils ne pourront pas creuser leur déficit éternellement», tempère Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT). En observant les autres marchés de l'autocar, le comparateur Busbud a remarqué que les prix finissent toujours par remonter.

«À ce jour, il n'existe qu'un seul type d'offre en France, la plus basique», souligne Simon Lejeune, directeur marketing de Busbud. «En Amérique par exemple, plusieurs classes sont proposées, comme dans les avions avec un standing et des services différents»... et des tarifs différents. Les opérateurs en France proposent déjà la Wi-fi dans les autocars, mais s'ils décident à leur tour d'offrir d'autres options comme la télévision ou l'inclinaison des sièges, le prix moyen finira par gonfler. Les voyageurs peuvent néanmoins continuer à réserver leurs billets sereinement. «On constate qu'il faut plusieurs années avant que les prix ne remontent», assure Simon Lejeune, qui n'envisage pas de hausse des tarifs avant un ou deux ans.

D'autant plus que les opérateurs d'autocar font face à la concurrence des plateformes de covoiturage, très appréciées des Français. «La variable prix est centrale. Si pour un même trajet le covoiturage est deux fois moins cher, les consommateurs ne choisiront pas l'autocar», souligne Simon Lejeune. Un avis partagé par Bruno Gazeau: «Les autocaristes ont dû se calquer sur le prix du covoiturage, ils sont vraiment en concurrence.» Le président de la FNAUT souligne toutefois que les autocars «veulent montrer qu'ils proposent un service supplémentaire, pour se différencier», notamment le transport de bagages volumineux et plus de confort.

Survivre sur le marché français

Toujours est-il qu'entre la popularité du covoiturage et l'étendue du réseau ferroviaire sur le territoire, les autocars ne peuvent pas se contenter de miser sur les prix pour survivre sur le marché français. Malgré une forte croissance en l'espace de six mois, avec plus de 500.000 voyageurs sur cette seule période contre 110.000 sur l'ensemble de l'année 2014, le marché français est encore «microscopique», selon les termes de Simon Lejeune. Par comparaison, la Grande-Bretagne compte 30 millions de voyageurs l'année et l'Espagne près de 32 millions.

La clé réside peut-être dans la complémentarité des moyens de transport. «En Amérique du Nord les voyageurs se déplacent en avion entre les grandes agglomérations et prennent ensuite l'autocar pour arriver à leur destination finale», remarque le directeur marketing de Busbud. Desservir les aéroports et se positionner sur les trajets de moins de 100 kilomètres, où les moyens de transport sont rares, pourraient être une stratégie payante. Certains opérateurs se sont déjà jetés sur l'aubaine, à l'image de Ouibus. La filiale de la SNCF propose des liaisons vers les stations de ski pour la période hivernale. De son côté, Flixbus est l'opérateur du big five ayant déclaré le plus de liaisons de moins de 100 kilomètres à l'ARAFER (38), suivi par Eurolines (18) et Starshipper (4).

1 commentaire

  • 15 février 09:17

    Si les prix remontent pour certaines compagnies cela donnera l'opportunité aux sociétés les mieux gérées qui pourront maintenir des prix bas de prendre de plus amples parts de marché. On a vu jouer ça dans la téléphonie avec free dont les méthodes de gestion furent innovantes face aux 3 autres dinosaures du secteur bien installés dans leurs routine.


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