Soyons optimiste, ce spectaculaire remaniement aura au moins une vertu : la clarté. Depuis près de dix ans, le Parti socialiste se divise en deux religions irréconciliables : les socialistes et les sociaux-libéraux. François Hollande pas plus que Martine Aubry, quand ils furent chacun premier secrétaire de la formation, ne prirent le soin ni le temps de trancher et d'adopter un positionnement lisible. Homme de la synthèse, femme de prise de position morale, ils ont l'un et l'autre caché la poussière sous le tapis. En 2012, le candidat Hollande mène une campagne socialiste : "Mon ennemi, c'est la finance", "je n'aime pas les riches" et la taxe à 75 % sont des marqueurs forts qui convainquent Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly, les communistes, les Verts, l'aile gauche du PS à se rallier à lui. Mais la formation du premier gouvernement Ayrault en mai 2012 laisse une place de choix aux libéraux : première déconvenue chez les socialistes. Les mois passent et progressivement, les habits de l'exécutif se colorent des idéaux de la BCE, des exigences de Bruxelles, des avis des agences de notation... Le socialisme recule encore et la tendance sociale-libérale s'installe. Jean-Marc Ayrault ne résiste pas à cet aggiornamento silencieux et presque honteux. Manuel Valls lui succède. Le coup d'éclat est cette fois-ci évident, mais François Hollande refuse encore de faire son "outing". Le malentendu persiste d'autant que Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et...
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