Après des attentats d'une telle violence, la sécurité est primordiale, c'est évident. Personne ne songe à le nier. Les gouvernements des États membres comme les institutions de l'Union européenne et de très nombreux médias européens, reflétant l'émotion spontanée des opinions, ont exprimé leur soutien à la France.
C'est pourquoi le président de la République est fondé à faire appel à la solidarité européenne. Mais la manière de procéder compte, ne serait-ce que pour arriver à ses fins. L'enjeu n'est pas, en l'occurrence, de convaincre une opinion française meurtrie, coutumière, depuis longtemps, des interventions militaires. Le but est de convaincre des gouvernements qui devront eux-mêmes convaincre des opinions dépourvues, pour certaines, de l'expérience directe de la terreur et réticentes sur les questions de défense.
Déclarer, de manière lapidaire, comme l'a fait le président de la République à Versailles, que « le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité » n'est pas très adroit et pourrait même se révéler contre-productif. Dans plusieurs pays, à commencer par l'Allemagne, le respect des engagements budgétaires est un sujet sensible. Mieux vaudrait demander une interprétation intelligente des règles (à définir en commun) plutôt que les déclarer caduques unilatéralement.
Une sécurité financée à crédit ?
Le bien-fondé de la demande mérite aussi réflexion. La...
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