Le Front national ne risque pas de se sentir seul au Parlement européen : un peu partout au sein de l'UE, partis d'extrême droite et mouvements populistes habiles à faire de Bruxelles un épouvantail ont progressé de façon spectaculaire. Mais former un groupe parlementaire (au moins vingt-cinq élus issus de sept pays différents) ne sera pas simple tant il y a, dans cette mouvance, à boire et à manger.
Le succès le plus éclatant est sans doute celui de l'UKIP, qui prône le retrait pur et simple du Royaume-Uni de l'Union européenne. Une cigarette dans une main, une pinte de bière dans l'autre, et un sens aigu de la formule, si réductrice soit-elle, son leader, Nigel Farage, a su jouer avec talent de tous les fantasmes suscités par Bruxelles. Xénophobe "light", Farage préfère cependant se tenir à distance d'un FN soupçonné de nourrir un antisémitisme rampant. Idem pour le Parti populaire danois, arrivé en tête au Danemark. Pionnière du populisme nordique, la formation fondée par Pia Kjaersgaard tient sur l'UE et l'immigration un discours proche de celui du Front national, mais elle juge par ailleurs ce dernier trop radical.
Autres grands vainqueurs au jeu de "l'eurobashing", les Italiens du Mouvement 5 étoiles ne constituent pas non plus des partenaires naturels pour le FN. Un parti-concept, sans structure, ni ligne politique claire, ni leader affiché, qui ne doit son succès qu'à la défiance de l'opinion vis-à-vis de la classe politique...
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