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Epilogue sanglant de trois jours de violence inédite
information fournie par Reuters 09/01/2015 à 23:40

ÉPILOGUE SANGLANT DE TROIS JOURS DE VIOLENCE INÉDITE

ÉPILOGUE SANGLANT DE TROIS JOURS DE VIOLENCE INÉDITE

PARIS/DAMMARTIN-EN-GOËLE, Seine-et-Marne (Reuters) - Les deux auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo et un preneur d'otages qui leur était lié ont été tués vendredi lors de deux assauts quasi simultanés des forces de l'ordre, après avoir abattu 17 personnes dans une série d'attaques inédites.

Le pays a assisté en direct à la télévision à l'épilogue sanglant d'un cycle de violence commencé mercredi avec la mort de 12 personnes au siège de l'hebdomadaire, poursuivi jeudi avec le meurtre d'une jeune policière et achevé vendredi avec l'exécution de quatre otages dans une supérette casher de Paris, le tout au nom de la défense de l'islam et du djihad.

"Ces illuminés, ces fanatiques n'ont rien à voir avec la religion musulmane", a déclaré François Hollande, exhortant à être "implacable" contre le racisme et l'antisémitisme.

"La France, elle a fait face", a insisté le président français, qui défilera dimanche aux côtés des principaux dirigeants européens lors d'une "marche républicaine" à Paris.

Pour le Premier ministre Manuel Valls, "il y aura un avant et un après".

"Jamais la France n'avait connu trois attaques en trois jours, avec tant de morts, depuis des décennies", a-t-il poursuivi sur TF1, précisant que François Hollande avait pris la décision du double assaut quasiment simultané.

Les frères Chérif et Saïd Kouachi, en fuite depuis l'attaque mercredi de Charlie Hebdo, ont été cernés vendredi matin dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, dans une zone industrielle située à 40 kilomètres au nord-est de Paris.

UN ACTE ANTISÉMITE

Ils ont été tués lorsqu'ils sont sortis les armes à la main du bâtiment après un premier assaut mené par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et du Raid peu avant 17h00. Un jeune homme, caché à l'étage du bâtiment où ils avaient trouvé refuge, et non otage des malfaiteurs comme on l'a cru, est sorti indemne du bâtiment.

L'assaut de la supérette casher, dans le XXe arrondissement de Paris, où Amedy Coulibaly, un homme recherché par la police après avoir tué une policière jeudi matin à Montrouge, retenait une vingtaine de personnes depuis le milieu de la journée vendredi, est survenu une quinzaine de minutes plus tard.

Quatre otages ont été tués, a dit François Hollande.

"C'est bien un acte antisémite effroyable qui a été commis", a-t-il dit. Cinq personnes ont en outre été blessées.

Amedy Coulibaly, 32 ans, qui a été tué dans l'assaut, a lui-même reconnu sur BFM TV avoir tué les quatre personnes et affirmé avoir "synchronisé" ses actions avec les frères Kouachi, membres avec lui de la filière djihadiste dite des "Buttes-Chaumont", un quartier parisien tirant son nom du parc qui s'y trouve.

"On s'est synchronisés pour le départ. Quand ils ont commencé Charlie Hebdo, moi j'ai commencé à faire les policiers", a-t-il dit en se réclamant de l'Etat islamique et en reconnaissant qu'il ciblait des juifs.

Chérif Kouachi, appelé par la même chaîne dans la matinée, a dit avoir été envoyé par Al Qaïda au Yémen.

Si le plus jeune des frères Kouachi, Chérif, 32 ans, avait été condamné pour avoir fait partie d'un réseau djihadiste -il avait été interpellé en 2005 alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Irak pour y combattre, les autorités françaises n'ont pas fait état du même parcours pour l'aîné, Saïd, 34 ans.

Mais des sources européennes et américaines proches de l'enquête ont déclaré jeudi à Reuters que Saïd Kouachi s'était rendu au Yémen en 2011 pour s'entraîner avec des militants islamistes liés à Al Qaïda.

UNE FILIÈRE YÉMÉNITE?

Il serait resté plusieurs mois au Yémen pour s'entraîner avec les militants d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Un haut responsable des services de renseignement yéménites a précisé vendredi que Saïd Kouachi avait rencontré l'ancien prédicateur d'Al Qaïda Anouar al Aoulaki lors de son séjour.

Mais il n'a pas confirmé qu'il avait suivi un entraînement militaire, évoquant des études religieuses. Anouar al Aoulaki a été tué en septembre 2011 dans une frappe de drone américain.

L'exécutif français entend maintenant analyser ce qui s'est passé, Manuel Valls reconnaissant des "failles" dans le dispositif.

"Nous avons toujours considéré qu'à un moment ou l'autre nous pourrions être frappés. Nous avons déjoué des attentats mais, oui, il y a évidemment face à ce risque toujours des possibilités d'avoir des failles, de ne pas pouvoir suivre telle ou telle équipe, c'est pour cela que nous devons en tirer les leçons", a-t-il dit sur TF1.

François Hollande, a-t-il indiqué, a invité le gouvernement et les parlementaires à réfléchir à de nouveaux dispositifs contre ce défi sans précédent.

"Nous avons engagé une guerre contre le terrorisme, pas contre une religion", a dit le chef du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé après l'intervention de François Hollande, Nicolas Sarkozy estime que "la guerre a été déclarée à la France, à ses institutions, à la République par des barbares qui nient l’idée même de civilisation et les valeurs universelles de l’humanisme".

(Avec Nicolas Bertin et le service français, édité par Yves Clarisse)

2 commentaires

  • 09 janvier 22:53

    Les assassins et preneurs d'otages neutralisés et abattus ! De quoi certes économiser un procès et le coût d'années de détentions, mais c'est aussi l'occasion de faire de ces derniers et aux yeux des leurs, de vrais martyrs et donc de susciter des vocations....hélas !


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